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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/382

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AVERTISSEMENT
DE BEUCHOT.


Voltaire parle d’Alzire dès 1734 ; voyez sa lettre à Formont. Dans une lettre de novembre 1735, il dit que Lefranc de Pompignan, ayant eu connaissance du sujet (VAlzire, composa une Zoraide dont il fit lecture aux comédiens français. Voltaire demanda q\x Alzire fût jouée avant Zora.ïde. Alzire fut jouée le 27 janvier 1736. Zoraide ne Ta pas été ; mais Voltaire a souvent parlé du mauvais procédé de Lefranc ’.

Une Épilre à M. de Voltaire sur sa nouvelle tragédie d’ Alzire, in-S" de 7 pages, est datée du 27 février 1736. Ce fut le 5 mars que les comédiens italiens jouèrent les Sauvages, parodie de la tragédie d’ Alzire, par Romagnesi et Riccoboni, qui eut deux éditions ii Paris la même année.

Une autre parodie intitulée Alzirette, par Panard, Parmentier, Pontau et Marmontier, fut jouée, sans succès, le 18 février 1736, sur le théâtre Pontau, situé cul-de-sac des Quatre-Vents. Elle n’est point imprimée. M. de Soleinne en possède un manuscrit.

Une autre parodie, intitulée la Fille obéissante, fut jouée sur le théâtre des Marionnettes. M. do Soleinne possède un manuscrit qui en contient une analyse très-succincte, avec un seul couplet cité.

1. D’après les Annales dramatiques de MM. Clément et Delaporte, 1775, les plaintes étaient réciproques : « M. Lefranc, disent-ils, se plaignit très-vivement et très-amèrement que M. de Voltaire lui eût dérobé le sujet A’ Alzire, disant qu’il le lui avait confié pour qu’il lui en dit son sentiment. D’autres ajoutaient même que M. Lefranc avait remis la tragédie entièrement faite dans les mains de M. de Voltaire ; que celui-ci abusa du dcpùt, pilla M. Lefranc, et donna Alzire au théâtre. » Les auteurs des Annales dramatiques veulent bien trouver le fait peu vraisemblable. Ils ajoutent ce trait d’ailleurs spirituel : « Quelques personnes faisaient courir le bruit qn Alzire n’était pas l’ouvrage de M. de Voltaire. « Je le souhaiterais, dit un i< homme d’esprit. — Et pourquoi ? lui demande quelqu’un. — C’est, reprit-il, " que nous aurions deux bons poètes au lieu d’un. »