464 LENFAxNT PRODIGUE.
Vous mo l’ùtcz, vous allez m’en priver. Il est un temps (ah ! que ce temps vient vite !) Où l’on perd tout quand un amant nous quitte, Où l’on est seule ; et certe il n’est pas bien D’enlever tout à qui n"a presque rien.
LIS ! — : .
Excusez-moi si je suis interdite De vos discours et de votre visite. Quel accident afnii »e vos esprits ? Qui perdez-vous ? et qui vous ai-je pris ?
MADAME CR0UPII,LAC.
^^ -Ma cluM’e enfant, il est force bégueules • Au teint ridé, qui pensent qu’elles seules, Avec du fard et quelques fausses dents, Fixent l’amour, les plaisirs, et le temps : Pour mon uialheur, hélas ! je suis i)lus sage ; Je vois trop bien que tout passe, et j’enrage.
LISE.
J’en suis fâchée, et tout est ainsi fait ; Mais je ne puis vous rajeunir.
MADAME CROUPILLAC.
Si fait ; J’espère encore ; et ce serait peut-être Me rajeunir que me rendre mon traître.
LISE.
Mais de quel traître ici me parlez-vous ?
MADAME CROUPILLAG.
D’un président, d’un ingrat, d’un époux, Que je poursuis, pour qui je perds haleine, Et sûrement qui u’en vaut pas la peine.
LISE.
Eli bien, madame ?
p- MADAME CROUPILLAG.
Eh bien ! dans mon printemps Je ue parlais jamais aux présidents ; Je haïssais leur personne et leur style ; Mais avec l’àgc ou est moins difficile.
LISE.
Enfin, madame ?
MADAME CROUPILLAG.
En/ln il faut savoir Que vous m’avez réduite au désespoir.