Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/475

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ACTE II, SCÈNE III. 465

LISE.

Comment ? en quoi ?

MADAME CaOUPILLAC.

J’étais dans An( ? oulême, Veuve, et pouvant disposer de moi-même : Dans Angoiilèmo, en ce temps, Fierenfat Étudiait, apprenti magistrat ; Il me lorgnait ; il se mit dans la tête Pour ma personne un amour malhonnr’te, Bien malhonnête, hélas ! hien outrageant ; Car il faisait l’amour à mon argent. Je fis écrire au honhomme de p(’ro : On s’entremit, on poussa loin l’allaire ; Car en mon nom souvent on lui parla : Il répondit ([u’il verrait tout cela ; Vous voyez hien que la chose était sûre.

LISE.

Oh, oui.

MADAME CHOUPILLAC.

Pour moi, j’étais prête h conclure. De Fierenfat alors le frère aîné A votre lit fut, dit-on, destiné.

LISE.

Quel souvenir !

MADAME GROLiPILLAC,

C’était un fou, ma chère. Qui jouissait de l’honneur de vous plaire.

LISE.

Ah !

MADAME CROUPILLAC.

Ce fou-là s’étant fort dérangé, Et de son père ayant pris son congé, Errant, jjroscrit, peut-être mort, que sais-je ? (Vous vous troul)lez !) mon héros de collège, Mon président, sachant que votre bien Est, tout compté, plus ample que le mien^ Méprise enfin ma fortune et mes larmes : De votre dot il convoite les charmes ; Entre vos bras il est ce soir admis. Mais pensez-vous qu’il vous soit hien permis D’aller ainsi, courant de frère en frère, Vous emparer d’une famille entière ?

Théâtre. II. 30