Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/566

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Scène VI.



ARISTON, CLITANDRE, LAURE.

CLITANDRE.

Je suis confus pour vous d’une telle incartade.
Quelle réception ! quelle étrange boutade !

ARISTON.

Je suis épouvanté, saisi, pétrifié.

(A Laure, qui sortait, et qu’il arrête.)

Ma belle enfant, parlez, dites-moi. par pitié.
Quel crime j’ai commis, ce que cela veut dire,

(Elle veut sortir.)

Ce que j’ai fait. Un mot… arrêtez ! ,.. Quel délire
Semble être répandu sur toute la maison !
De grâce, instruisez-moi.

LAURE.

Vous êtes un fripon.
Il vous appartient bien de critiquer ma vie.
De vouloir empêcher que l’on ne me marie !
Ah ! je me marierai, je vous braverai tous,
Et je ferai très-bien mes affaires sans vous.

(Elle sort.)


Scène VII.



ARISTON, CLITANDRE.

ARISTON.

Elle est folle. On ne peut comprendre ce langage.
Que veut-elle nous dire avec son mariage ?
Quelle sottise étrange, et quel galimatias !
Hortense est en courroux…

CLITANDRE.

Cela ne s’entend pas.
Serait-ce une gageure, ou bien quelque méprise ?
Car, enfin, de tout temps Cléon vous favorise ;
On sait qu’Hortense et lui dans vous avaient trouve
Un ami tendre et sûr, et d’un zèle éprouvé.