Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/592

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Amour, ton empire commence :
C'est l'empire du bonheur.

PROMETHEE

Ciel ! quelle épaisse nuit, quels éclat du tonnerre,
Détruisent les premiers instants
Des innocents plaisirs que possédait la terre !
Quelle horreur a troublé mes sens !

Ensemble


La terre frémit et le ciel gronde ;
Des éclairs menaçants
Ont percé la voûte profonde
De ces astres naissants.
Quel pouvoir ébranle le monde
Jusqu'en ses fondements ?

On voit descendre un char sur lequel sont Mercure, la Discorde, Némésis, etc.


MERCURE

Un héros téméraire a pris le feu céleste :
Pour expier ce vol audacieux,
Montez Pandore, au sein des dieux.

PROMETHEE

Tyrans cruels !

PANDORE

Ordre funeste !
Larmes que j'ignorais, vous coulez de mes yeux.

MERCURE

Obéissez, montez aux cieux.

PANDORE

Ah ! j'étais dans le ciel en voyant ce que j'aime.

PROMETHEE

Cruels ! ayez pitié de ma douleur extrême.

PANDORE ET PROMETHEE

Barbares, arrêtez.

MERCURE

Venez, montez aux cieux, partez :
Jupiter commande ;
Il faut qu'on se rende
A ses volontés.
Venez, montez aux cieux, partez.
Vents, obéissez-nous, et déployez vos ailes ;
Vents, conduisez Pandore au voûtes éternelles.

Le char disparaît