Vous déploierez en vain ma gloire et ma splendeur :
Vous n'avez rien de si beau qu'elle.
Il se retire
A peine j'ai goûté l'aurore de la vie ;
Mes yeux s'ouvraient au jour, mon coeur à mon amant ;
Je n'ai respiré qu'un moment.
Douce félicité, pourquoi m'es-tu ravie ?
On m'avait fait craindre la mort ;
Je l'ai connue, hélas ! cette mort menaçante :
N'est-ce pas mourir, quand le sort
Nous ravit ce qui nous enchante ?
Dieux, rendez-moi la terre et mon obscurité,
Ce bocage où j'ai vu l'amant qui m'a fait naître :
Il m'avait deux fois donné l'être :
Je respirais, j'aimais : quelle félicité !
A peine j'ai goûté l'aurore de la vie, etc.
Tous les dieux avec tous leurs attributs entrent sur la scène
Que les astres se réjouissent !
Que tous les dieux applaudissent
Au dieu de l'univers !
Devant lui les soleils pâlissent.
Que le sein des mers,
Le fond des enfers,
Les mondes divers,
Retentissent
D'éternels concerts.
Que les astres, etc.
Que tout ce que j'entends conspire à m'effrayer !
Je crains, je hais, je fuis cette grandeur suprême.
Qu'il est dur d'entendre louer
Un autre dieu que ce que j'aime !
Filles du charmant Amour,
Régnez dans son empire ;
La terre vous désire,
Le ciel est votre cour.