Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome30.djvu/226

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or Asa, petit-fils de Roboam, marcha droit devant le seigneur ; il chassa les sodomites prostitués… et empêcha Maacha sa mere de sacrifier à Priape, et il brisa le simulacre honteux de Priape, et le brûla dans le torrent de Cédron. Cependant il ne détruisit pas les hauts lieux. Mais son cœur était parfait devant le seigneur[1].

[2]Abias eut guerre avec Jéroboam. Il avait quatre cents mille combattans bien choisis et très vaillants. Et Roboam avait huit cents mille combattans bien choisis aussi, et très vaillants… et il y eut cinq-cents mille hommes des plus vaillants tués dans la bataille du côté d’Israël[3]… Abias, voyant donc son royaume affermi, épousa quatorze femmes, dont il eut vingt-deux fils et seize filles… Asa, fils d’Abias, fit ce qui était bon et agréable devant le sei-

    jusqu’à-ce que le shilo vînt, sent cette fois-ci ses ongles rognés de bien près ; et sa verge n’a pas grand pouvoir. Sésac vient d’égypte piller tous les trésors prétendus qui étaient dans le temple de Salomon. De graves savants prouvent que Sésac était le grand Sésostris : d’autres graves savants prouvent que Sésostris naquit mille ans avant Sésac. Des savants encore plus graves prouvent qu’il n’y eut jamais de Sésostris. Une raison qui ferait croire que ce ne fut pas Sésostris qui pilla Jérusalem, c’est qu’il ne pilla point Sichem, Jérico, Samarie et les deux veaux d’or hérétiques ; car Hérodote dit que ce grand Sésostris pilla toute la terre.

  1. l’auteur sacré dit que la reine Maacha était mere du roitelet Abia ; et ensuite il dit qu’elle était mere du roitelet Asa ; mais il ne dit point ce que c’étaient que ces Priapes, dont la mere Maacha était grande-prêtresse à Jérusalem. On ne sort point de surprise quand on voit des Priapes adorés par la maison de David et par les enfants de Jacob. Y a-t-il une plus forte preuve que la religion judaïque ne fut jamais fixée jusqu’au temps d’Esdras ? Quant aux jeunes sodomites chassés par le roi Asa, ou par le roi Abias, il est étonnant qu’il y eut encore de ces gens-là, après le terrible exemple de Sodome et Gomore. Il est souvent parlé de ces jeunes sodomites dans le troisieme livre des rois.
  2. Paralipomènes, Livre II, chap. xiii et xiv. (Id.)
  3. je ne puis ni concilier les contradictions énormes qui se trouvent entre le livre des rois et celui des paralipomenes, ni éclaircir leurs obscurités. Je donne seulement ce petit exemple concernant le roitelet de Juda, nommé Abias, et le roitelet Jéroboam. Que dites-vous, mon cher lecteur, des vingt-deux fils de cet Abias et de ses seize filles, dont ces quatorze femmes accouchent en deux ans de temps ? Que dites-vous de son armée de cinq-cents quatre-vingts mille hommes, et de celle du roi d’éthiopie qui se montait à un million ? Vous savez qu’il y a un peu loin de l’éthiopie à Jérusalem. Par où était venu ce roi d’éthiopie ? Comment le roi d’égypte Sésac, ou Sésostris, l’avait-il laissé passer ? Je n’insiste pas sur ces prodiges : nous en avons vus, et nous en verrons bien d’autres ; prenons courage.