COMMENTAIRE
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L'ESPRIT DES LOIS
('1777)
AVANT-PROPOS^
Montesquieu fut compté parmi les hommes les plus illustres du xviir siècle, et cependant il ne fut pas persécuté : il ne fut qu'un peu molesté pour ses Lettres persanes, ouvrage imité du Siamois de Dufresny, et de l'Espion turc^; imitation très-supérieure
1. Dans une lettre insérée au Journal de Paris du 19 mai 1777, un anonyme prétendait que l'article sur l'ouvrage de la Félicité publique, imprimé dans le Journal de îjolitique et de littérature (voyez ci-dessus, page 387), n'avait éié fait que pour « rabaisser la gloire de Montesquieu ». Le ton de la lettre, qui est de Sautereau de Marsy, est peu bienveillant pour Voltaire, qui, blessé vivement, composa son Commentaire en fort peu de temps : car, dans sa lettre à Ghastellux, du 7 juin, il en parle comme d'un ouvrage auquel il pensera ; et le manuscrit fut envoyé le 11 juin à de Vaines pour être remis à Panckoucke. Le Commentaire ne tarda sans doute pas à être mis sous presse. Cependant l'auteur n'en avait pas d'exemplaires au commencement de septembre ; c'est du moins ce qu'on peut conclure des termes de sa lettre du 4 septembi-e, à M. de Ghastellux.
Je n'ai encore vu aucune édition avec le millésime 1777; mais l'on sait que les impressions faites dans les derniers mois d'une année sont très-souvent datées de l'année suivante. S'il reste des doutes sur l'époque de la publication du Com- mentaire, il ne peut, d'après les explications que j'ai données, en exister aucun sur l'époque de sa composition. L'ouvrage faisait partie des éditions de Kehl. (B.)
— Voltaire a assez fréquemment combattu Montesquieu (voyez tome XXIV^, page 4'27; XXVII, 314; et les différents articles des Questions sur V Encyclopédie, rappelés dans les notes, tome XVIII, page 604, et XX, 1 ) ; mais on ne doit pas oublier qu'il l'a aussi défendu; voyez tome XXIII, page 457.
2. Cet Avant-propos est de Voltaire, et existe dans les premières éditions du Commentaire.
3. Voyez les notes, tome XXVI, page 122.
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