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DIALOGUES


D’ÉVHÉMÈRE[1]


(1777)
__________


PREMIER DIALOGUE.


sur Alexandre.


Callicrate.

Eh bien ! sage Évhémère[2], qu’avez-vous vu dans vos voyages ?

Évhémère.

Des sottises.

  1. Grimm, dans sa Correspondance, n’a rien dit des Dialogues d’Évhémère. Les Mémoires secrets, à la date du 16 novembre 1777, parlent d’une nouvelle brochure de Voltaire, intitulée Éphémère. Une note de Wagnière, qui les rectifie, est ainsi conçue : « On veut parler des Dialogues d’Évhémère, qui venaient de paraître. » Cette note m’a paru donner, d’une manière certaine, la date de la publication des Dialogues. Cependant, dans un écrit publié en mai (voyez page 386), Voltaire rappelle une idée qui se trouve dans les Dialogues d’Évhémère. Mais je pense que Voltaire l’avait déjà dit ailleurs, dans quelque passage que je n’ai pas été assez heureux pour me rappeler. Il se peut aussi que les Dialogues, publiés en novembre, fussent à l’impression dès le mois de mai. (B.)
  2. Évhémère était un philosophe de Syracuse, qui vivait dans le siècle d’Alexandre. Il voyagea autant que les Pythagore et les Zoroastre. Il écrivit peu ; nous n’avons sous son nom que ce petit ouvrage. (Note de Voltaire.)

    — Évhémère ou Évémère, comme l’écrit Cicéron, florissait vers l’an de Rome 342 (l’an du monde 3683). Il avait composé une Histoire des Dieux, qui ne tendait à rien moins qu’à saper les fondements de la religion païenne. Cet ouvrage, écrit en grec, avait été traduit en latin par Ennius. L’original est perdu en entier ; on n’a que quelques fragments de la traduction d’Ennius. On trouve aussi quelques extraits d’Évhémère dans le cinquième livre de Diodore de Sicile, et dans les Pères de l’Église qui ont écrit contre les païens.

    L’interlocuteur d’Évhémère est l’Athénien dont parle Cornélius Népos dans le chapitre viii de la Vie de Dion, et que Plutarque et d’autres appellent Callippus.