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158 REMARQUES

LXIII. — On voit dans toutes les parties de notre globe des pénitents, des solitaires, des faquirs, des fanatiques, qui semblent avoir profondément étudié les moyens de se tourmenter en llionneur d'un être dont tous s'accor- dent à célébrer la bonté.

Vrai, excepté chez les Roinaiiis.

LXIV. — Une morale qui contredit la nature de l'homme n'est point faite pour l'homme.

L'auteur ne devait pas prendre le parti des passions ; la phi- losophie les réprouve.

LXV. — Ce grand homme ^.

Grand écri\ain, non grand honinie.

LXVI. — Il faut aux hommes un Dieu qui s'irrite et (jui s'apaise.

Dieu à notre image.

LXVH. — Aux yeux d'un amant passionné la présence de sa maîtresse éteint lo feu de l'enfer, et ses charmes effacent tous les plaisirs du paradis.

11 ne fallait pas écrire contre lo bien que la religion peut faire.

LXVIII. — Mais qu'est-ce que Dieu ? Dieu est l'être nécessaire.

LXIX. — l'onder la morale sur un Dieu que clia(|ue homme se peint diversement... c'est évidemment fonder la morale sur le caprice et sur l'ima- gination (les liommes.

La morale ne peut être fondée que sur nos besoins mutuels.

LXX. — Demandez-leur s'il faut aimer son prochain ou lui faire du bien, quand il est un impie, un hérétique, un incrédule, c'est-à-dire quand il ne pense pas comme eux.

Cela n'empêche pas que charitas n'ait été enseignée par Cicé- ron-, Épictètc, et tous les bons philosophes. Les prêtres n'ont point de charité ; mais nous devons en avoir.

LXXI. — Les États chrétiens et mahométans sont remplis d'hôpitaux vastes et richement dotés, dans lesquels on admire la pieuse cliarité des rois et des sultans qui les ont élevés. N"eùt-il donc pas été plus humain de i)ien gouverner les peuples, de leur procurer l'aisance, etc. ?

��1. Pascal.

'2. Cicoron n'a pas employé cette expression dans le sens qvu) Voltaire lui donne ici; voyez, tome XVIII, la note '2 de la page 133.

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