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ACTE V, SCÈNE DERNIËKE. 367

sentiments qui régnent dans cette pièce. Les premiers specta- teurs furent ceux qui combattirent h la Marfée, et qui tireiit la guerre de la Fronde, 11 y a d'ailleurs dans celte pièce un vrai continuel, un développement d.c la constitution de l'empire ro- main, qui plaît extrêmement aux hommes d'État; et alors chacun voulait l'être.

J'observerai ici que dans toutes les tragédies grecques, faites pour un peuple si amoureux de sa liberté, on ne trouve pas un trait qui regarde cette liberté, et que Corneille, né Français, en est rempli.

Vers 47. Aime Cinna, ma fille, en cet illustre rang; Préfères-en la pourpre à celle de mon sang.

La pourpre 'd'un rang est intolérable : cette pourpre comparée au sang, parce qu'il est rouge, est puérile.

Vers 59. J'ose avec vanité me donner cet éclat,

Puisqu'il change mon cœur, qu'il veut changer l'état,

n'est pas français.

Vers 77. Si tu l'aimes encor, ce sera ton supplice.

— Je n'en murmure point, il a trop de justice.

Un supplice est juste; on l'ordonne avec justice; celui qui punit a de la justice ; mais le supplice n'en a point, parce qu'un supplice ne peut être personnifié.

Vers 89 Une céleste flamme

D'un rayon prophétique illumine mon àme.

Un rayon prophétique ne semble pas convenir à Livie, La juste espérance que la clémence d'Auguste préviendra désormais toute conspiration vaut bien mieux qu'un rayon prophétique.

On retranche aux représentations ce dernier couplet de Livie comme les autres, par la raison que tout acteur qui n'est pas nécessaire gâte les plus gandes beautés.

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