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418 REMARQUES SUR POLYEUCTE.

Vers ;)G. Je n'en veux ]jas <ur vous faire un persécuteur.

Il y avait auparavant en vous : cela paraissait un contre-sens; il scMnl)lait ([iio ce fût Félix cli rélion qui pfit être persécuteur. Corneille corrigea sur vous, mais c'est une faute de langage: on persécute un homme, et non sur un homme.

Vers 6-j. Nous autres, l)énissons notre heureuse aventure.

Notre heureuse aventure, immédiatement après avoir coupé le cou à son gendre, fait un peu rire, et nous autres y contribue.

L'extrême beauté du rôle de Sévère, la situation picjuante de Pauline, sa scène admirable avec Sévère, au quatrième acte, assurent à cette pièce un succès éternel. Non-seulement elle en- seigne la vertu la plus pure, mais la dévotion, et la perfection du christianisme, Polyeuclc et Athalic sont la condamnation éter- nelle de ceux qui, par une jalousie secrète, voudraient proscrire un art sublime dont les beautés n'effacent que trop leurs ou- vrages. Ils sentent combien cet art est au-dessus du leur; ne pouvant y atteindre, ils le veulent proscrire, et par une injustice aussi absurde que barbare ils confondent Tabarin et Guillot Gorja avec saint Polyeucte et le grand-prêtre Joad *.

Dacier, dans ses Remarques sur la Poétique (VAristotc, prétend que Polyeucte n'est pas propre au théâtre, parce que ce person- nage n'excite ni la pitié, ni la crainte; il attribue tout le succès à Sévère et à Pauline. Cette opinion est assez générale; mais il faut avouer aussi qu'il y a de très-beaux traits dans le rôle de Polyeucte, et qu'il a fallu un très-grand génie pour manier un sujet si difficile.

��1. Les prédicants de Genève. Excités par Jean-Jacques, ils empêchaient les jeunes gens d'aller jouer la comédie au château de Voltaire. (G. A.)

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