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ACTE I, SCÈNE III. 43»

Sentir joie, l'aire mauvaise lin, etc. Observez encore qxïissuc n'est pas le mot propre. Un abord n'a point d'issue. Il faut toujours ou le mol propre, ou une m(tai)]i()re noble.

Vers o. Elle se croit déjà souveraine iiiaitrcsse

D'un sce|)tro partagé que sa bonté lui laisse.

On ne sait, par la construction, à quoi se rapporte sa bonté.

Vers 8. De mon trône en son àme elle iirencl la moitié.

Ce mol prend n'est pas assez noble.

Vers 9. Où de son vain orgueil les cendres rallumées Poussent déjà dans l'air de nouvelles fumées.

Jamais un orgueil n'eut de cendres. Ces fumées poussées par les cendres de l'orgueil ne sont guère plus admissibles. Tout ce qui n'est pas naturel doit être banni de la poésie et de la prose.

Vers 13. Sans doute il jugeroit de la sœur et du frère Suivant le testament du feu roi votre père, Son hôte et son ami, qui l'en daigna saisir.

Le feu roi votre pcre est trop prosaïque, et il y a un enjambe- ment que les règles de notre poésie ne souffrent point dans le style sérieux des vers alexandrins. Qui Ven daigna saisir est un terme de chicane. Ma partie est saisie de ce testament. On a saisi ma partie de ces pièces.

Vers 16. Jugez, après cela, de votre déplaisir.

Ce vers n'a pas un sens clair. Est-ce du déplaisir qu'a eu Pto- lomée? On ne peut dire à un homme : Jugez delà peine que vous avez eue ; est-ce du déplaisir qu'il aura ? Il fallait donc l'expri- mer, et dire : Jugez de votre déplaisir si Pompée venait mettre Cléopâtre sur le trône ; de plus, cette raison de Photin peut être alléguée contre César bien plus que contre Pompée.

Vers 20. Car c'est ne régner pas qu'être deux à régner.

C'est exprimer bassement ce qui demande de l'élévation.

SCÈNE III.

Vers 3. Je lui viens d'envoyer Achillas et Septime.

— Quoi ! Septime à Pompée ! à Pompée Achillas !

Ce vers en dit plus que vingt n'en pourraient dire. La simple exposition des choses est quelquefois plus énergique que les plus

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