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par (les hauteurs qui sentent plus la vanité que la grandeur. Ces critiques peuvent être fondées; mais peut-être est-il nécessairo d'enfler un peu la grandeur romaine sur le tliéùtre, comme ou place des figures colossales dans de vastes enceintes. 11 est bien certain que quand Ptolomée dit à César: Commandez ici, il ne lui dit pas : Prenez le titre de roi d'Egypte, au lieu de celui d'impe- ralor, de consul, de triumvir; mais César veut humilier Ploiomée. Le spectateur est charmé de voir ce roi abaissé et confondu, et les reproches sur la mort de Pompée sont admirables.

Vers 3. Que m"ofTi'iioit de pis la fortune ennemie, A moi qui tiens le trône égal à l'infamie ?

Jamais on n'a tenu le trône égal à l'infamie; il n'y a là qu'un faux air de grandeur, et tout faux air est puéril. César tenait si peu le trône égal à l'infamie qu'il voulut depuis être reconnu roi. Les Romains craignaient chez eux la royauté; mais le trône ailleurs n'était point infâme.

Vers 12. S'il en eût aimé l'offre, il eût su s'en défendre.

Ce vers n'est pas trop intelligible ; le reste fait un très-bel effet. Ptolomée joue là un indigne rôle ; mais on aime à voir un roi abaissé devant César. Lorsque Corneille fait parler Ptolo- mée, les vers sont faibles ; César s'exprime fortement : tel était le génie de Corneille. Le sublime de César passe jusque dans l'àme du lecteur.

Vers 22. Vous qui devez respect au moindre des Romains.

Cela n'est pas vrai, puisque Ptolomée avait des clievaliers romains à son service.

Vers 23. Ai-je vaincu pour vous dans les champs de Pliarsale?

Ergo in thessalicis pellœo fecimus arvis Jus gladio ^.

Vers 27. .Aloi, qui n'ai jamais pu la souffrir à Pompée, La souffrirai-je en vous sur lui-même usurpée ?

Non tuleram Magnum mecum romana regenteni : Te, PtolomoDa, feram- ?

��1. Lucain, Phars.,\lU, 1073-75.

2. Ibid., 1075-70.

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