REMARQUES
SUR RODOGUNE
PRINCESSE DES PARTHES
TRAGÉDIE REPRÉSENTÉE EN 164G •.
��PREFACE DU COMMENTATEUR.
Rodogune ne ressemble pas plus à Pompée que Pompée à Cinna, et Cinna au Cid : c'est cette variété qui caractérise le vrai génie. Le sujet en est aussi grand et aussi terrible que celui de Théo- dore est bizarre et impraticable.
Il y eut la même rivalité entre cette Rodogune et celle de Gil- bert, qu'on vit depuis entre la Phèdre de Racine et celle de Pradon. La pièce de Gilbert fut jouée quelques mois avant celle de Corneille, en 1645 : elle mourut dès sa naissance, malgré la protection de Monsieur, frère - de Louis XIII, et lieutenant gé- néral du royaume, à qui Gilbert, résident de la reine Christine, la dédia. La reine de Suède et le premier prince de France ne soutinrent point ce mau^ ais ouvrage, comme depuis l'hôtel de Bouillon et Thôtel de Nevers soutinrent la Phèdre de Pradon.
En vain le résident présente à son Altesse Royale, dans son épitre dédicatoire, la généreuse Rodogune, femme et mère des deux plus grands monarques de l'Asie; en vain compare-t-il cette Rodo- gune à Monsieur, qui cependant ne lui ressemblait en rien : ce mauvais ouvrage fut oublié du protecteur et du public.
1. En 1644. Elle se place chronolosiquemenl avant Théodore: mais Théodore a été imprimée avant Rodogune.
2. L'édition in-S" de 1764, rin-4o de 1774, et boancoup d'autres portent : « Monsieur, fils de Louis XIIL » Ce qui est évidemment une faute. J'ai donc mis frère. Philippe P' d'Orléans, fils de Louis XIII et frère unique de Louis XIV, n'avait que cinq ans en 1045. (B.)
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