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ACTE V, SCÈNE II. 223

se croyait trompe s'il n'avait pas deux heures de spectacle pour son argent. Les chœurs des anciens étaient absolument ignorés : et dans ces malheureux jeux de paume où de mauvais farceurs étaient accoutumés à déclamer les farces de Hardi et de Garnier, le bourgeois de Paris exigeait pour ses cinq sous qu'on déclamai pendant deux heures 1 . Cette loi a prévalu depuis que nous sommes sortis de la barbarie où nous étions plongés. On ne peut trop s'élever contre ce ridicule usage.

Vers 41. Avec un seul vaisseau ce grand héros prit terre, etc.

Ces particularités ont déjà été annoncées dès le premier acte. Viriate fait au cinquième une nouvelle exposition : rien ne fait mieux voir qu'elle n'a rien à dire. Point de passion, point d'in- trigue dans yiriate, nul changement d'état.

Vers 80 Mais que nous veut ce Romain inconnu? etc.

Comme Pompée et Sertorius ont eu un entretien qui n'a rien produit, Aristie et Viriate ont ici un entretien non moins inutile, mais plus froid. Viriate conte à Aristie l'histoire de Sertorius, qu'elle a déjà contée à d'autres dans les actes précédents.

Les fautes principales de langage sont : daigner pencher sa main, pour dire abaisse)' sa main; consent l'hymènèe, au lieu de consent à l'hymènèe; s'il n'a tout son éclat, pour s'il ne s'effectue pas: un reste d'autre espoir; la paix qui ouvre trop les portes de Rome; Rome qui domine au cœur; l'ordre qu'un grand effet demande, et qui arrête Pompée à le donner.

Si le terme est impropre ou le tour vicieux, En vain vous étalez une scène savante 2 .

Mais ici la scène n'est point savante, et les termes sont très- impropres, les tours sont très-vicieux.

SCÈNE II.

Vers 3 Ces lettres, mieux que moi,

Vous diront un succès qu'à peine encor je croi.

La nouvelle, arrivée de Rome, que Sylla quitte la dictature, qu'Emilie est morte en accouchant, et que Pompée peut re-

1. Les remarques sur les vers 1 et 41 de cette scène furent ajoutées en 1771 : voyez la note, page 170, et aussi jpage '217.

2. Ces deux vers sont de Boileau, Art poétique, I, 158, et III, 20.

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