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REMARQUES SUR PULCHÉRIE. 299

Le destin de Médée esl d'être criminelle ', Mais son cœur étoit né pour aimer la vertu.

Voyez sur Quinault, et sur les règles de la tragédie, la Poé- tique de M. Marmontel, ouvrage rempli de goût, de raison, et de science.

On aurait pu placer ces réflexions au-devant de toute autre pièce que Pulchérie; mais elles se sont présentées ici, et elles ont distrait un moment l'auteur des Remarques du triste soin de faire réimprimer des pièces que Corneille aurait dû oublier, qui n'ôtent rien aux grandes beautés de ses ouvrages, mais qu'enfin il est difficile de pouvoir lire.

��PREFACE DE PULCHERIE

PAR CORNEILLE.

J'aurai de quoi me satisfaire, si cet ouvrage est aussi heureux à la lec- ture qu'il l'a été à la représentation; et, si j'ose ne vous dissimuler rien, je me flatte assez pour l'espérer.

Il se flatte beaucoup trop. Cet ouvrage ne fut point heureux à la représentation, et ne le sera jamais à la lecture, puisqu'il n'est ni intéressant, ni conduit théâtralement, ni bien écrit. Il s'en faut beaucoup.

On a prétendu que ce grand homme tombé si bas n'était pas capable d'apprécier ses ouvrages; qu'il ne savait pas distinguer les admirables scènes de Cinna, de Pohjeucte, de celles d'Agèsilas et d'Attila. J'ai peine à le croire. Je pense plutôt qu'appesanti par l'âge et par la dernière manière qu'il s'était faite insensiblement, il cherchait à se tromper lui-même.

1. Thésée, acte II, scène i.

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