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ACTE II, SCÈNE VII. 3o

Vers 10. Je voulois donc, seigneur, qu'une flamme si belle

Portât votre courage aux vertus dignes d'elle, etc.

La réponse de Léontine ne peut qu'inspirer beaucoup de dé- fiance à Martian, qui se croit Héraclius. Je voulais vous rendre amoureux de votre sœur afin de vous inspirer l'ardeur de venger votre père. Ce discours subtil doit indigner Martian ; il doit ré- pondre : N'aviez-vous pas d'autres moyens? N'êtes-vous pas une très-méchante et très-imprudente femme, d'avoir pris le parti de ni'exposer à être incestueux ? Ne valait-il pas mieux m'apprendre ma naissance? Sur quoi pensez-vous que le motif de venger mon père ne m'eût pas suffi ? Fallait-il que je fusse amoureux de ma sœur pour faire mon devoir? Comment voulez-vous que je croie la mauvaise raison que vous m'alléguez ?

Vers i'ô. Et j'ose dire encor qu'un bras si renommé

Peut-être auroit moins fait si le cœur n'eût aimé.

Un bras renommé 1 !

Vers 27. Achevez donc, seigneur, et puisque Pulchérie Doit craindre l'attentat d'une aveugle furie...

Elle veut parler du mariage proposé parPliocas; mais ce n'est pas là une aveugle furie.

Vers 29. Peut-être il vaudroit mieux moi-même la porter A ce que le tyran témoigne en souhaiter.

Cela est trop prosaïque. Ce sont là des discussions, et non pas des mouvements tragiques.

Vers 40. Et quand même l'issue en pourroit être bonne, Peut-être il m'est honteux de reprendre l'État Par l'infâme succès d'un lâche assassinat.

On reprend la couronne, l'empire, mais non pas l'État; et ['issue bonne est trop prosaïque.

Vers 43. Peut-être il vaudroit mieux, en tête d'une armée, Faire parler pour moi toute ma renommée.

Voyez comme ce mot toute gâte le vers, parce qu'il est superflu.

Vers 45. Et trouver à l'empire un chemin glorieux

Pour venger mes parents d'un bras victorieux.

Il semble, parla phrase, quejc'est d'un bras ennemi victo- rieux, du bras de Phocas, qu'il vengera ses parents ; et l'auteur

1. « En poésie, remarque Palissot, tout ce qui se dit d'une personne peul se dire également de son bras, qui est pris alors pour la personne même »

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