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36 REMARQUES SDB HÉRACLIUS.

entend que le bras victorieux de Martian, cru Héraclius, les

vengera.

Vers 17. C'est dont je vais résoudre avec cette princesse,

Pour qui non plus l'amour, mais le sang m'intéresse.

Cela n'est pas français ; et d'ailleurs les grands mouvements nécessaires au théâtre manquent à cette scène.

Vers dern. Adieu.

Martian n'a joué dans cette scène qu'un rôle froid et avilissant. Léontine se moque de lui. Il n'agit point, il ne fait rien, il n'aime point, il n'a aucun dessein, aucun mouvement tragique; il n'est là que pour être trompé.

SCÈNE VIII.

Vers '■'). Il semble qu'un démon funeste à sa conduite,

Des beaux commencements empoisonne la suite.

Léontine n'est pas plus claire dans la construction de ses phrases que dans ses intrigues. Funeste à sa conduite, c'est la con- duite 'lu dessein, et cela n'est pas français.

Vers 7. Ce billet, dont je vois Martian abusé,

Fait plus en ma faveur que je n'aurais osé : Il arme puissamment le fils contre le père; Mais, comme il a levé le bras en qui j'espère...

Suivant l'ordre du discours, c'est ce billet qui a levé ce bras en qui elle espère. On ne peut trop prendre garde à écrire clai- rement. Tout ce qui met dans l'esprit la moindre confusion doit être proscrit.

Vers 17. Madame, pour le moins vous avez connoissance De l'auteur de ce bruit, et de mon innocence.

Kudoxc ne songe qu'à faire voir à sa mère qu'elle n'a point parle Elle a été inutile dans toutes ces scènes.

Elle fait aussi des raisonnements au lieu d'être effrayée, comme elle doit l'être, du sort qui menace le véritable Héraclius, qu'elle aime.

Vers 27. Vous êtes curieuse, et voulez trop savoir.

Ce vers est intolérable. Léontine parle toujours à sa fille comme une nourrice de comédie ; tout cela fait que dans ces premiers actes il n'y a ni pitié ni terreur.

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