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442 APPENDICE.

Pour commencer par la prétendue institution dos quarante- cinq gentilshommes de la chambre du roi par Henri III, cette fausseté est palpable.

1° Les Pandectes de Carondas disent expressément que Fran- çois I" donna aux chambellans le titre de gentilshommes ordi- naires de sa chambre, et en fixa le nombre à vingt-cinq.

Ces officiers, qui étaient nommés chambellans sous les rois prédécesseurs de François I er , étaient aussi nommés chevaliers de l'hôtel, et sont aussi anciens que la monarchie, puisqu'il n'y a point eu de roi qui n'ait eu besoin d'avoir un certain nombre de gentilshommes pour le service auprès de sa personne.

2° Le plus ancien compte «le [a maison du roi qui soit échappé à l'incendie de la chambre des comptes est de l'année 1515.

On y trouve les vingt de la chambre et de la maison ci-de- vant chambellans gentilshommes, qui sont MM. de Montpipeau, Montréal, Montmorency, d'Armagnac, Château-Morand, et ils ont chacun quatre cents livres de gages, à treize livres le marc, ce qui était alors considérable, six chevaux entretenus aux dépens du roi, et une table.

3° Aucun d'eux n'avait les patentes de premier gentilhomme de la chambre; mais le plus ancien des vingt prenait le titre de premier, sans autre avantage au-dessus de ses camarades que d'avoir six cents livres d'appointements quand les autres n'en avaient que quatre cents. On voit par le registre de 1515 que M. de Montpipeau, comme le plus ancien, touchait six cents livres de gages.

k n En 1516 et 1517 on trouve vingt et un gentilshommes ordinaires : le roi ayant ajouté une nouvelle charge en faveur du fils d'Anne de Montmorency, depuis connétable de France.

5° Depuis 1520 jusqu'il la fin de 1523, le nombre est porté jusqu'à vingt-quatre, et dans l'année 1523 on leur augmente leurs gages jusqu'à douze cents livres.

6° En 1524 le nombre de ceux qui eurent ce titre monta jus- qu'à trente et un, mais les sept derniers étaient surnuméraires, ne touchaient que trois cents livres de gages, et ne faisaient pas les fonctions ûo service.

7" Ces fonctions étaient de lever et de coucher le roi, de le suivre partout, de lui servir d'aides de camp, d'aller de sa part complimenter les souverains, etc.

8° En 1529 et 1530, Anne de Montmorency, grand maître, et maréchal de France, depuis connétable, se trouve dans le rôle des gentilshommes ordinaires, employé pour douze cents livres

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