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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/495

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AVERTISSEMENT

��Le recueil connu sous le titre de Sottisier se trouve manuscrit à Saint- Pétersbourg; il fait partie des papiers de Voltaire achetés avec sa biblio- thèque par Catherine II en 1778 (voyez dans le premier volume de cette édition les Pièces pour servir à l'histoire posthume, n os XIV, XVI, XVII, XVIII). C'est un recueil de notes de lecture, d'extraits d'auteurs, de pensées ou réminiscences, un de ces cahiers que les gens qui écrivent ont toujours sous la main pour y inscrire à la hâte tout ce qui leur vient à l'esprit, tout ce qu'ils rencontrent, afin de le retrouver à l'occasion. Il n'y a pas la moindre suite dans tout cela; Voltaire a mis un assez grand nombre d'intitulés ça et là, mais ces intitulés ne couvrent sou- vent qu'une première phrase, et le reste n'y correspond plus du tout. Beau- coup de faits inexacts, de citations erronées. Voltaire eût sans doute pris soin de les vérifier s'il avait voulu s'en servir. De plus, nombre de pièces licencieuses des poètes ses prédécesseurs ou contemporains, que Voltaire semble n'avoir transcrites que pour son amusement ; quelques pièces sont connues pour appartenir réellement à ces auteurs; il n'en est pas de même de toutes, et parfois les noms sous lesquels elles sont placées semblent avoir été tracés par pure fantaisie. Voltaire était jeune encore quand il fit ce recueil ; ceux qui ont vu l'original ont remarqué que les imparfaits y sont encore écrits oi et non ai, et que l'œuvre, par conséquent, est antérieure à l'époque où il eut son orthographe. Il est toutefois évident que tout n'est pas de la même date.

Le Sottisier est demeuré longtemps manuscrit, et à la vérité, on n'a pas de peine à le comprendre. Il n'y a que l'extrême curiosité de notre temps pour les rogatons inédits des écrivains célèbres qui ait pu faire imprimer ce fatras. Ah! si Voltaire voyait publier ces notes parmi ses œuvres, il pousse- rait de terribles cris, lui qui était si furieux contre « ces maudits éditeurs qui veulent imprimer tout, et qui sont des corbeaux qui s'acharnent sur les morts, comme l'envie sur les vivants ».

Mais une fois jetées dans le courant, on est obligé, bon gré, mai gré, de recueillir ces épaves qui, après tout, peuvent fournir à l'étude de l'homme quelques nouveaux éléments d'appréciation. Plusieurs de nos souscripteurs ont réclamé le Sottisier avec instance.

Le Sottisier a été publié à part par M. D. .louaust, en 4880, sur une copie fort incomplète. Celle qui nous a servi avait été communiquée à

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