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SUPPLÉMENT AUX ŒUVRES EN PROSE. 619

état de sa santé ne s'y était opposé. Si madame la princesse veut bien demain vendredi, vers sept heures du soir, nous honorer de sa présence et souper dans notre maisonnette avec sa compagnie, M me Denis fera les hon- neurs du festin, et le vieil invalide considérera cette faveur comme une des plus éclatantes qu'il ait reçues dans sa vie. Il demande la permission de rester en robe de chambre, car depuis longtemps il ne peut s'habiller d'autre sorte. Il prie madame la princesse d'agréer son respectueux hom- mage.

Ferney, 12 mai 1771.

Madame, le vieillard que vous avez tout à fait rajeuni vous remercie autant qu'il vous regrette. Je ne manquerai pas de vantera Sa Majesté impé- riale un sermon digne du Platon grec lui-même, que m'a offert une personne non moins digne d'être l'amie deTomyris. Heureux, madame, ceux qui vous accompagnent à Spa! Malheureux ceux qui restent en arrière sur les bords du lac de Genève! Votre nom fera résonner longtemps l'écho de nos monta- gnes, et c'est un nom que mon cœur conservera à jamais avec admiration

et respect.

Le vieil invalide de Ferney '.

��XII LETTRES A MM. DE GHAMPFLOUR

PÈRE ET FILS2.

1. — A M. DE CHAMPFLOUR, PÈHE.

14 janvier 1762, par Genève, aux Délices.

Je ne regarde point du tout votre lettre, monsieur, comme un compli- ment du jour de l'an; elle m'est très-précieuse; vous me serez toujours cher, et je désirerai toujours infiniment de vous revoir. Je ne manque jamais de m'informer de vous à tous ceux qui viennent d'Auvergne ; ils savent combien je m'intéresse à vous, à votre fortune, à tout ce qui peut vous intéresser. Je m'imagine qu'on peut être très-heureux au pied des

1. Voir l'opinion émise par Voltaire sur la princesse dans deux lettres adres- sées, l'une à Catherine II, le 15 mai 1771, l'autre à Marmontel, le 21 juin même année.

2. Inédites. Bibliothèque de la ville de Clermont. Communication de M. E. Labourier.

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