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Donner 500 fancs d’aumônes, c’est signer ma honte.

J’attends tout de votre protection. Si vous voulez me parler, je me suis traîné malade à votre porte.


619. — À M. LE LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[1].

Il s’en faut beaucoup que je puisse trouver à présent cinquante pistoles. J’ai réellement à peine de quoi partir.

À regard des charités que je peux faire, quelque bornée que soit ma fortune, j’en ai fait par an pour des sommes plus considérables. Mais je vous supplie, monsieur, de m’en laisser la disposition et le choix.

Voici un jeune homme de lettres qui n’a précisément rien, et à qui je ne peux rien donner à présent. Je lui donne seulement un billet de dix pistoles sur M. Lechanteur, notaire, qui me les avancera. Vous trouverez, monsieur, le billet ci-inclus que je vous supplie de lui faire rendre. À l’égard du reste des aumônes que je peux faire, vous pouvez garder les papiers en question jusqu’à ce que ces charités soient consommées : ces papiers seront mieux en vos mains qu’en toutes autres. Ma mauvaise santé m’empêche de venir vous faire ma cour ; je ne manquerai pas de venir vous remercier de toutes vos bontés avant de partir. Je serai toute ma vie avec respect et reconnaissance, etc.


620. — À M. LE LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[2].

Mon notaire n’est point à Paris. Je n’en suis pas moins disposé à faire tout ce que vous souhaitez. Cette malheureuse affaire m’a déjà coûté tout l’argent que j’avais. Mais, monsieur, je ne crois pas pouvoir trop acheter le bonheur d’en sortir. Je conserverai toute ma vie une reconnaissance bien vive pour vos bontés ; j’attendrai votre retour à Paris pour vous rendre compte de ce que j’aurai fait, et pour venir vous remercier.


621. — À M. BERGER.
À Cirey, le … juillet.

Vous êtes le plus aimable et le plus exact correspondant du monde. Voilà la Henriade sous votre coulevrine. Je ne veux plus

  1. Editeur, Léouzon Leduc.
  2. Idem.