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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/246

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Je vous prie de me mander si j’ai encore le petit secrétaire de la Chine, et, en cas qu’il ne soit pas vendu, ayez la bonté de nous l’envoyer par Bar-sur-Aube.

Comment sont les actions ? Vale.


734. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
27, et ne partira que le 30 mars (1737).

Vous me mandez, mon cher ami, que l’on a reçu quarante-trois mille deux cents livres pour le principal ; mais quarante-trois mille deux cents livres ne sont point du tout le capital de ma créance. Car par mon contrat avec M. de Richelieu au 5 mai 1735, le principal de sa dette y est évalué à quarante-six mille quatre cent dix-sept livres, de laquelle somme les intérêts courent depuis le 5 mai 1735. Reste à savoir si la créance de M. de Richelieu sur Mme de Bouillé-Ménard suffit pour me remplir.

Puisque vous voulez mettre six mille livres en tableaux, à la bonne heure : cela vous amusera ; mais je vous demande un profond secret, en cela comme en tout le reste.

On me mande que les billets des fermes sont à sept pour cent ; mais il n’y a pas d’apparence. Je vous prie donc, si cette nouvelle des sept pour cent est fausse, de mettre la moitié de tout l’argent comptant entre les mains de ce M. Michel[2], dont vous connaissez la fortune et la probité, pour le plus court temps que vous pourrez, à raison de cinq pour cent par an. Je voudrais que l’engagement ne fût que pour six mois ; c’est de quoi je vous prie. Je suis dans la nécessité d’avoir toujours en perspective quelque grosse somme dont je puisse disposer.

Le reste de la somme sera conservé en caisse pour en acheter des actions, lorsqu’elles auront baissé.

Je vous prie de ne faire vendre les quatre actions que j’ai depuis un an qu’au cas qu’elles soient à deux mille cent quarante, ou deux mille cent trente francs au moins. Si elles sont plus bas, je ne les veux point vendre. Deux mille cent vingt francs est le plus bas prix où je veux m’en défaire.

J’attends réponse de vous sur tous les articles des lettres que je vous ai écrites, et surtout sur celle que M. du Châtelet vous a remise. J’attends aussi un éclaircissement sur l’affaire de Bouillé-Ménard.

  1. Édition Courtat.
  2. Charles-François-Michel fut d’abord secrétaire du roi en 1728. et ensuite receveur général des finances de Montauban jusqu’en 1741, où il fit banqueroute.