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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/309

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À l’égard du reste de l’argent, une partie servira à payer le sieur Hébert ; l’autre partie sera mise en actions.

Voici un petit mot de lettre pour M. Tanevot. Votre frère lui enverra la lettre, et lui mandera qu’il attend ses ordres au sujet de l’ordonnance, et il fera ce que M. Tanevot lui prescrira sur cet article, et, lorsqu’il s’agira d’être payé au Trésor royal, si c’est à M. Pâris qu’on s’adresse, il payera cinq cents francs à M. Pâris, qu’il assurera de mon attachement et de ma reconnaissance, et retirera mon billet des mains de M. Pâris.

Je vous prie de vous informer s’il suffit d’un simple certificat de vie pour que l’on reçoive mes rentes de la Ville, et s’il faut que j’envoie ma signature en parchemin pour ma pension, ou s’il suffit de la signature de la personne chargée de ma procuration, À l’égard de la personne qui doit venir à Cirey pour y cultiver son talent de chimiste à son aise, il faudra absolument qu’il dise la messe : c’est la condition sans laquelle on ne peut se charger de lui. Je lui donnerai cent écus par an, et je travaille à le bien loger ; mais je ne peux rien faire de plus. Il peut apporter tous ses instruments de chimie. S’il a besoin d’argent, vous pouvez lui donner un quartier d’avance, à condition qu’il partira sur-le-champ. Il faut l’instruire qu’on mange très-rarement avec Mme la marquise du Châtelet, dont les heures ne sont pas trop réglées ; mais il y a la table de M, le comte du Châtelet, son fils, et d’un précepteur, homme d’esprit, servie régulièrement à midi et à huit heures. M. du Châtelet, le père, y mange souvent, et quelquefois nous soupons tous ensemble. D’ailleurs on jouit d’une très-grande liberté. On ne peut lui donner, pour le présent, qu’une chambre et une antichambre.

S’il partait bientôt, il pourrait m’apporter la caisse. Au reste, mon cher abbé, je suppose que cet homme est sage, puisque vous me le proposez.

Je vous supplie de ne pas manquer d’envoyer une Henriade bien reliée à M. Tanevot. Adieu, je vous embrasse tendrement.


770. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
Ce 30 (juillet 1737).

J’ai été un peu malade, mon cher abbé. Sans cela je vous aurais écrit par votre courrier fantassin, qui m’a apporté le tout

  1. Édition Courtat.