Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/390

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vend cette terre est un accord par lequel quoiqu’un de la famille veut se la faire adjuger, Mme  de Maulevrier, fille de M. d’Estaing, le cordon bleu, est probabIenient la personne qui a cette terre en vue. Voilà de quoi ce M. Martin d’Arras pourrait très-bien vous instruire, et, en ce cas, si Mme  de Maulevrier voulait passer un compromis avec moi, je m’arrangerais avec elle pour avoir cette terre à vie. C’est une petite négociation que je remets à votre prudence.

2° J’attends la décision de M. Chopin, mais ce ne sera pas de l’argent comptant. Voilà pourquoi, dans l’état des sommes que je voudrais avoir vers mars, je n’ai point compris la dette de M. de Guise, ni même celle de M. de Lézeau.

3° Je suis fâché, et je vous demande pardon de la peine que vous vous donnez d’aller vous-même chez Prault. Mais on ne fait point de réponse à mes petits billets, en marge, et c’est ce que je voulais. Au reste, je charge Prault de m’envoyer les livres dont j’ai besoin, parce que c’est à compte de l’argent qu’il me doit. (Voyez l’art. 8°) Monsieur votre frère me ferait plaisir de me chercher l’abrégé des Transactions philosophiques, neuf volumes, chez Briasson, Cavelier, Bauche, etc. Alors Prault me les achèterait, et cela entrerait dans mon compte. Je le prie aussi de me chercher Introductio ad veram physicam, a Joanne Keil, et, si cela se peut, la Dissertation de M. de Mairan sur les Phosphores, 1717. Mais où trouver cela ? J’attends le Téléphonte.

4° En donnant le louis à d’Arnaud, donnez-lui, je vous prie, ce billet.

5° Je reviens à la terre en question. J’apprends qu’il y a beaucoup de réparations à faire, chose très-naturelle dans une terre en décret.

Il y a des vignes assez bien tenues ; mais onze cents[1] arpents de bois sont entièrement dévastés, et tous les gros chênes ont été vendus.

J’entrevois que si la terre est vendue soixante mille francs, il y faudra faire pour huit mille francs de réparations. Joignez-y le quint et le requint qu’il faut payer en entier, cela reviendra à plus de quatre-vingt mille francs, et je ne crois pas que la terre puisse jamais rapporter, toute charge faite, plus de trois mille cinq cents livres de rente, administrée avec toute l’économie possible. Je n’en ai pas, du moins jusqu’à présent, d’autres notions.

  1. Duvernot a remplacé onze cents par onze ! (C.)