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de marbre, et celles de la jolie commode que je demande. Prenez-la tout comme il vous plaira.

J’ai reçu la montre.

Je ne sais ce qu’est devenue une caisse que Prault dit avoir envoyée.

Le chevalier de Mouhy demeure rue des Moineaux, butte Saint-Roch. Vous pourriez lui écrire un mot pour savoir ce qu’il faut par mois, et pourquoi il n’envoie plus de nouvelles depuis huit jours. Et M. d’Auneuil ?

Je vous embrasse de tout mon cœur.

Connaîtriez-vous quelqu’un qui veuille servir de valet de chambre, et qui sache bien écrire ? Il y a deux cents livres de fixe, beaucoup de présents, et un honnête ordinaire.


912. — À M. THIERIOT.
À Cirey, le 2 août.

Je vous remercie bien tendrement, mon cher ami, de tant de bons passe-ports que vous avez donnés à cette Philosophie de Newton. Vous êtes accoutumé à faire valoir plus d’une vérité venue d’Angleterre. M. Cousin vous donnera tant d’exemplaires que vous voudrez. Voulez-vous vous charger d’un pour M. Pallu, d’un pour M. de Chauvelin, intendant d’Amiens, ou voulez-vous que je m’en charge ?

Je suis bien étonné que cette Lettre imprimée contre mes Éléments soit du Père regnault ; elle n’est pas digne d’un écolier. Je crois que j’y réponds[1] de façon à forcer l’auteur à être fâché contre lui-même, et non contre moi.

Nous avons ici un fermier général qui me paraît avoir la passion des belles-lettres : c’est le jeune Helvétius[2], qui sera digne du temple de Cirey s’il continue. Voilà Minerve réconciliée avec Plutus. M. de La Popelinière avait déjà commencé cette grande négociation. Je doute qu’on y réussisse mieux que lui.

Ce qui me fait le plus de plaisir, dans la copie de la lettre trop flatteuse pour moi que vous a écrite notre prince, c’est qu’il vous parle avec confiance. Plus il vous connaîtra, et plus son cœur s’ouvrira pour vous. Apparemment que cette lettre, où il prend mon parti avec tant de bonté, est en réponse à la satire injurieuse et absurde du Père Regnault, et à d’autres ouvrages

  1. Lettre 897, 11e et 12e alinéa.
  2. Voyez plus bas la lettre 919.