Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome35.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je crois que mes neveux auront bien de leurs père et mère environ trois cent cinquante mille livres à partager. Si vous savez quelque chose de leurs affaires, vous me ferez plaisir de m’en instruire.

J’attends réponse du sieur Thieriot, le marchand.

Vous m’avez demandé, il y a quelques mois, une reconnaissance pour le fermier de Belle-Poule, qui apparemment a fini son bail. Il devrait bien indiquer quel est son successeur. Si vous ne le savez pas, je vous conseille d’écrire au fermier de Belle-Poule, en blanc, au Pont-de-Cé, près d’Angers, et de lui mander qu’il tienne deux mille livres prêtes pour le 1er janvier, suivant les termes de mon contrat avec M. d’Estaing, et qu’il vous mande à qui il faudra s’adresser, et quel est à Paris son correspondant. Si nous ne prenons cette précaution de bonne heure, nous ne serons payés que fort tard.

Il faut payer le voyage du chimiste, et en demeurer là avec lui.

Adieu, mon cher abbé.


956. — À M. LE LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[1].
Cirey, ce 7 novembre 1738.

Je vous demande bien pardon d’une telle importunité, mais vous savez combien ce désaveu de Jore m’est nécessaire. Il y a bien longtemps que vous aviez bien voulu me faire espérer cette grâce. C’est une justice que j’ai le droit d’exiger de lui, et une faveur que j’ose attendre de vous. Je vous supplie avec la dernière instance, monsieur, de vouloir bien me procurer cette satisfaction. Vous obligerez le cœur le plus reconnaissant et le plus sensible. Je sais que vous avez des affaires plus importantes, mais enfin il ne s’agit que d’un mot, et ce mot m’est essentiel ; encore une fois je vous en conjure.


957. — DE FRÉDÉRIC, PRINCE ROYAL DE PRUSSE.
Remusberg, 9 novembre.

Mon cher ami, je viens de recevoir une lettre et des vers que personne n’est capable de faire que vous. Mais si j’ai l’avantage de recevoir des lettres et des vers d’une beauté préférable à tout ce qui a jamais paru, j’ai aussi l’embarras de ne savoir souvent comment y répondre. Vous m’en-

  1. Éditeur, Léouzon Leduc.