Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome35.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

978. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
Ce 7 (décembre 1738).

Vous pouvez en toute sûreté mettre les trois cents louis bien empaquetés au coche, sans les déclarer, et sans rien payer, pourvu que la caisse soit bien et dûment enregistrée à l’adresse de madame la marquise, comme meubles précieux : cela suffira. Il faudra, je crois, tirer un reçu du bureau.

Je vous prie d’ajouter au petit paquet : deux petites houppes à poudrer : des ciseaux : un couteau ; deux ou trois éponges fines.

Mille pardons, encore une fois, de ces détails.

Je persiste à demander la table des trente premiers tomes de l’Histoire de l’Académie des sciences par M. de Fontenelle. On vend cette table séparément,

Il ne faut pas manquer d’écrire, suivant le modèle, à M. le prince de Guise. Je vais écrire à M. de Richelieu.

N’oubliez pas non plus M. de Lézeau, auquel il faut demander une réponse définitive.

J’attends, pour vous envoyer le certificat de vie, que je sache s’il faut spécifier la rente.

J’attends aussi quelques nouvelles touchant ma pension.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

Je crois que notre chimiste conduira le paquet à bon port.


979. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[2].
9 décembre (1738).

Je vous prie, mon cher abbé, de vouloir bien avoir la bonté d’envoyer chez Prault, et de le faire un peu gronder par monsieur votre frère. Il ne m’envoie ni l’exemplaire de l’Enfant prodigue, que je demandais par la poste, ni les volumes qu’il me doit. Il n’y a aucun de ces volumes qu’on ne trouve à Paris en un demi-quart d’heure. Mais je suis honteux de vous gêner toujours pour des bagatelles.

L’affaire de M. de Guise n’est pas si bagatelle. Savez-vous bien que vous ne feriez pas mal d’aller voir M. Chopin dans quelque intervalle de la grand’messe et de vêpres ? Il me semble qu’on fait plus de choses dans une conversation avec le chef de la

  1. Édition Courtat.
  2. Ibid.