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J’aime en vous l’auteur, l’acteur, et, surtout, l’homme de bonne compagnie. Comptez que vous avez fait en moi une conquête pour la vie. Ne me retrouverai-je jamais entre le cher Cideville et vous ?

Ô noctes cœnæque Deum ! · · · · · · · · · · · · · · ·

(Hor., lib. II, sat. vi, v. 63.)

Je vous aimerais bien mieux là qu’à Berlin. Adieu, mon ami.


1490. — À M. DE CHAMPFLOUR, PÈRE.
À Cirey en Champagne, ce 3 février.

La lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser à Bruxelles, monsieur, m’a été renvoyée assez tard. J’ai un peu voyagé, cet hiver, avec Mme  la marquise du Châtelet, pour le même procès qui me ramènera à Bruxelles incessamment.

Je vais passer le carême à Paris, et je logerai près du Palais-Royal. Si je peux y exécuter quelques-uns de vos ordres, vous n’avez qu’à commander. La connaissance que j’ai faite avec vous par lettres devient une véritable amitié. Il me semble, par les choses touchantes dont elles sont pleines, que j’ai eu la satisfaction de vivre avec vous. Elles suppléent à une longue habitude. Je me doutais bien que monsieur votre fils serait votre consolation et votre joie. Les sentiments dont je fus témoin, dans le peu de temps que je le vis, m’en étaient bien garants. Il faut convenir d’ailleurs qu’il est fort aimable. Son tour d’esprit gai et naturel me plut beaucoup. Il doit faire l’agrément de la société, et le plaisir de sa famille. Souffrez, monsieur, que je partage avec vous la satisfaction de votre cœur, et permettez que je mette dans votre paquet cette petite lettre pour lui. Je suis, monsieur, avec tous les sentiments que je vous dois, etc.

Voltaire.

1491. À M. DE CHAMPFLOUR, FILS.
À Cirey en Champagne, ce 3 février.

Je suis bien sensible à votre souvenir, mon cher monsieur, et je le suis encore davantage au bonheur dont vous jouissez, et à la satisfaction que vous mettez dans le cœur du meilleur des pères. Je ne suis point étonné de vos succès dans l’étude du