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1405. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
À Bruxelles, 28 janvier 1741.

Mon cher et respectable ami, si pourtant vous êtes curieux d’une nouvelle copie de Mahom avec tous les changements que je vous ai envoyés en détail, je ferai partir cela par la poste ou par la première occasion. Êtes-vous content à peu près ? Voulez-vous qu’on expose ce Mahom au public ? En ce cas j’enverrai un petit abrégé de mes réflexions sur la manière de jouer cette pièce, et les acteurs pourraient suppléer par là à ce que je ne peux leur dire de bouche.

Je crois vous avoir mandé que La Noue est encore fort loin de rassembler une troupe pour le roi de Prusse, et que la pièce qu’on joue en Silésie, et qui probablement est le prélude de celle qu’on jouera dans l’empire, retardera peut-être l’exécution des projets qu’on faisait à Berlin pour les arts et pour les plaisirs.

Mais, mon Dieu ! comment se peut-il faire que M. d’Aguesseau, l’avocat général, à qui j’envoyai un Anti-Machiavel pour vous, ne vous l’ait pas donné ? Je ne manquai pas d’en envoyer un pour vous et un pour monsieur votre frère ; celui de monsieur votre frère était dans le paquet de M. de Maurepas, le vôtre dans celui de M. de Plymouth.

Adieu, j’attends vos ordres.

Mme  du Châtelet vous aime plus que jamais.

Adieu, mon cher ange gardien.


1406. À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[2].
Ce 30, Bruxelles (janvier 1741).

Mon cher abbé, j’ai toujours oublié dans mes lettres de vous parler des dix années que me doit M. de Goesbriant. J’ai quelque idée que son procureur me devait payer voudriez-vous bien vous en informer ?

Je vous avais dit par ma dernière lettre que je vous enverrais une lettre de change au nom du sieur Desvignes. Je l’ai donnée aujourd’hui à quinze jours de vue : elle est de deux mille livres ; mais, comme je n’en ai encore reçu que mille, je vous prie de vous servir de votre prudence ordinaire pour ne rien hasarder.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Édition Courtat.