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Hollande et de Brabant, à l’aide d’un banquier, et M. Carrau a voulu absolument me rembourser. Si vous voulez, monsieur, écrire un petit mot à M. le marquis du Châtelet, le maréchal de camp[1], adressez votre lettre à Cirey en Champagne.

Permettez-moi d’embrasser mon compagnon de voyage, que je crois à présent à vos genoux.

Voltaire.

1408. — À M. THIERIOT.
Bruxelles, 16 février.

Vous me ferez un plaisir extrême de me mander des nouvelles de votre pension. Comptez que personne ne s’y intéresse davantage. Je ne me vante point d’être le premier qui en ait parlé au roi, mais je dois être jaloux que vous sachiez que j’ai rempli le devoir de l’amitié. Ceux qui vous ont dit que le roi avait réglé deux mille francs vous ont dit une chose très-différente de ce que j’entendis de sa bouche à Remusberg, dans la petite chambre de M. de Keyserlingk. C’est tout ce que je peux vous assurer. Je ne sais si on lui en a reparlé depuis. J’ai reçu trois lettres de Sa Majesté depuis son départ pour la Silésie, dans lesquelles elle ne me fait point l’honneur de me parler de cet arrangement mais, je vous l’ai dit, et je vous le redis encore, je suis à vos ordres quand vous jugerez que je dois écrire.

Je vous remercie infiniment de l’avis que vous m’avez donné de l’édition qu’on projette[2]. Je sais qu’elle est très-avancée ; c’est un petit malheur qu’il faut supporter. Les libraires sont d’étranges gens d’imprimer les auteurs sans les consulter.

Mandez-moi comment je pourrais vous faire tenir mes Œuvres d’Amsterdam, corrigées à la mains[3], sans passer par l’enfer de la chambre syndicale.

Je vous suis obligé de cette ancienne Épître au prince royal[4], que vous m’avez renvoyée. Je n’en avais pas de copie. Je ne sais comment elle a transpiré en dernier lieu. C’est la faute de mon cher Keyserlingk, qui en fait trop peu de cas.

  1. Florent-Claude, marquis du Châtelet, avait été fait maréchal de camp à la promotion du 1er mars 1738. Il devint lieutenant général le 2 mai 1741, époque où son frère, Florent-François du Châtelet, fut fait brigadier. (Cl.)
  2. Probablement l’édition de 1742, cinq volumes petit in-12, de laquelle Beuchot parle dans une note de la lettre 1513.
  3. Voyez la note 3, tome XIV, page xiv ; et, tome XXXV, une note sur la lettre 1273.
  4. Voyez, tome X, l’épitre qui commence par ce vers :
    Prince, il est peu de rois que les Muses instruisent.