Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/280

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Mérope, des imprimeurs, des Goths et Vandales qui persécutent les lettres, je chercherai mes consolations dans votre charmante société, et votre prose éloquente ranimera ma poésie. J’ai eu le plaisir de dire à M. Amelot tout ce que je pense de vous. Il sait son Démosthène par cœur ; il faudra qu’il sache son Vauvenargues. Comptez à jamais, monsieur, sur la tendre estime et sur le dévouement de

Voltaire.

1638. — À M. L’ABBÉ DE VALORI.
Paris, le 15 février.

Il n’y a, monsieur, qu’une violente maladie qui pût m’empêcher de répondre sur-le-champ à l’honneur que vous m’avez fait de m’instruire du mariage de madame votre nièce[1]. Je ne suis pas encore en état de vous écrire de ma main, mais mon cœur ressent vos bontés aussi vivement que celui de l’homme le plus sain. Vous savez à quel point je suis attaché, monsieur, à toute votre famille. N’auriez-vous point encore quelqu’un d’une autre branche, pour Mlle de Valori la cadette ? Je ne manquerai pas de faire incessamment mon compliment à notre aimable Prussien. C’est bien dommage qu’il ne puisse pas être à la noce. Je le plains bien d’être si longtemps tout seul. Il me semble qu’il consume bien tristement des années bien précieuses, et qu’on ne lui paye pas assez le travail, l’absence, et l’ennui auquel il se condamne. Permettez-moi, monsieur, d’assurer de mes respects Mme de Valori, la nouvelle mariée, celui qui va gâter sa belle taille, et la cadette[2], à qui j’en souhaite autant. Je suis, monsieur, avec l’attachement le plus tendre et le plus respectueux, votre, etc.

Voltaire.

1639. — À M. PALLU,
intendant, à lyon.
Le 20 février.

Béni soit, monsieur, l’Ancien Testament, qui me fournit l’occasion de vous dire que de tous ceux qui adorent le Nouveau

  1. Henriette-Charlotte-Aimée, née en 1722, fille du marquis de Valori, mariée, en février 1744, à son parent François-Marthe-Hubert de Valori, qui fut plus tard mestre de camp de cavalerie.
  2. Jeanne-Louise-Charlotte de Valori, qui, plus de quinze ans après, n’était pas encore mariée, malgré le souhait de Voltaire. L’aimable Prussien dont celui-ci parle dans sa lettre était le marquis de Valori, qu’il avait laissé à Berlin. (Cl.)