Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/400

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sir James Campbel’s death, in short, all that deserves to be transmitted to posterity.

I dare or presume to apply to you, sir, on that purpose ; if you are so kind as to send me some memoirs, I’ll make use of them. If not, I’ll content myself with relating what has been acted noble and glorious on our side and I will mourn to leave in silence many great actions done by your nation, which it would have been glorious to relate. If you think fit, sir, to do me the favour I ask, I beg you will direct the paquet, to M. de Sèchelles, intendant des armées de France.

I am, sir, with respect, your most humble and obedient servant[1].

Voltaire.
historiographe de France.

1765. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
À Fontainebleau, ce 5 octobre.

Vraiment, les grâces célestes ne peuvent trop se répandre, et la lettre[2] du saint-père est faite pour être publique. Il est bon, mon respectable ami que les persécuteurs des gens de bien sachent que je suis couvert contre eux de l’étole du vicaire de

  1. Traduction : Monsieur, vous portez un nom que j’aime et que je respecte. Depuis vingt ans j’ai l’honneur d’être l’ami de M. Éverard Falkener. J’espère que c’est une recommandation auprès de vous ; une meilleure encore, c’est mon amour pour la vérité, que j’ai mission de publier. Mon devoir est d’écrire l’histoire des dernières campagnes. Mon roi et mon pays m’approuveront d’autant plus que je rendrai une justice plus entière à la nation anglaise.

    Quoique nos nations soient ennemies à présent, elles n’en doivent pas moins entretenir une estime mutuelle l’une pour l’autre. Mon intention est de raconter ce que le duc de Cumberland a fait de digne de lui-même et de son nom, et de rapporter les belles actions de vos chefs et de vos officiers, qui méritent d’être recueillies, ce qui s’est passé de plus digne d’éloges à Dettingen et à Fontenoy, et, s’il est possible, quelques particularités sur la mort du général Campbel ; en un mot, tout ce qui mérite d’être transmis à la postérité.

    J’ose m’adresser à vous, monsieur, dans ce dessein. Si vous êtes assez bon pour m’envoyer quelques mémoires, j’en ferai usage ; sinon, je me contenterai de rapporter ce qui a été fait de noble et de glorieux de notre côté ; et je regretterai vivement de garder le silence sur un grand nombre de belles actions qui appartiennent à votre nation, et que je serais fier de raconter. Si vous jugez à propos de m’accorder la faveur que je sollicite, ayez la bonté d’adresser le paquet à M. de Séchelles, intendant des armées de France.

    Je suis, etc.

  2. La lettre de Benoît XIV, en date du 19 septembre 1745, et la réponse de Voltaire, ont été conservées en tête de Mahomet, tome IV, page 101.