Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/422

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vostra Eccellenza in Napoli, e godere il giubilo di vederla collocata nel grado[1] che a bramato.

Mi lusingo che quanto ella’ desidera, sarà dall’ Eccellenza Vostra conseguito senza fallo, imperocchè il signor principe d’Ardore essendo aggregato all’ ordine del re di Francia[2], è ben giusto che quello di Napoli conceda alcuni favori alla più ragguardevole di tutte le dame francesi che possano fare l’ornamento d’una corte. Le auguro l’adempimento di tutte le sue brame ; ma non mi consolerei mai di non vedere coi proprii occhi la sua felicita, di non poter baciare il suo bambino, ne profondamente inchinare la di lui cara madre.

Qui si fanno feste ogni giorno. Le nostre comuni vittorie in Italia ed in Fiandra hanno portato la casa di Borbone al colmo della sua gloria. Il duca di Richelieu deve esser ora sbarcato[3] in Inghilterra, ed avrà forse scacciato via il re Giorgio, quando nelle mani dell’ Eccellenza Vostra capiterà la mia lettera. Eccellentissima mia signora, che ella sia sempre altrettanto felice, quanto lo sono i nostri monarchi.

Le auguro un felicissimo avanzamento ed esito dell’affare nel quale l’affezionatissima madre dell’ Eccellenza Vostra, gli umilissimi suoi servidori fervidamente s’impiegano ; ed io restero sempre colla viva ambizione d’ubbidirla, e con ogni maggiore rispetto e venerazione,

Di Vostra Eccellenzal[4], etc.

  1. Allusion au désir que la duchesse de Montenero avait alors d’être nommée dame du palais de la reine de Naples.
  2. Le prince d’Ardore, ambassadeur extraordinaire du roi des Deux-Siciles à Paris, avait été admis chevalier du Saint Esprit le 1er janvier 1746.
  3. L’embarquement n’eut pas lieu. La perte de la bataille de Culloden, le 27 avril 1746, ôta toute ressource au prince Edouard.
  4. Traduction : Que Votre Excellence me pardonne, si je lui écris si rarement. Il ne faut pas me reprocher mon oubli, mais compatir au fâcheux état de ma santé, qui fait de moi un homme demi-mort, et m’enlève la consolation de rendre plus souvent à Votre Excellence les hommages qui lui sont dus ; mais l’opiniâtre maladie qui m’afflige et mes souffrances continuelles n’ont nullement affaibli les sentiments de respect, d’estime et de la plus vive affection que j’aurai toujours pour elle. Ni le temps ni l’éloignement ne pourront jamais effacer de mon cœur l’impression qu’y a faite son mérite. L’heureux accouchement de Votre Excellence m’a causé un plaisir si sensible qu’il a fait évanouir tous mes chagrins. Mon esprit n’est capable en ce moment de rien éprouver que la joie de Votre Excellence, celle de monsieur le duc son époux, et de toute son illustre famille.

    Votre Excellence est si courtoise envers moi que, pendant sa grossesse, elle a daigné penser à m’envoyer un beau présent de chocolat, que M. le marquis de L’Hospital, déjà arrivé à Versailles, me fera parvenir de Marseille dans peu de semaines. Je voudrais vraiment en prendre quelques tasses dans le boudoir de