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1855. — À M. LE DUC DE RICHELIEU,
ambassadeur[1] à dresde.
À Paris, le 21 décembre.

Très-magnifique ambassadeur,
Vous avez quelque sympathie
Pour ces catins dont la manie
Est d’avoir du goût pour l’honneur,
Et qui, sur la fin du bel âge,
Savent terminer quelquefois
Le cours de leurs galants exploits
Par un honnête mariage.
De votre petite maison,
À tant de belles destinée,
Vous allez chez le roi saxon
Rendre hommage au dieu d’hyménée ;
Vous, cet aimable Richelieu,
Qui, né pour un autre mystère,
Avez toujours battu ce dieu
Avec les armes de son frère.
Revenez cher à tous les deux ;
Ramenez la paix avec eux,
Ainsi que vous eûtes la gloire,
Aux campagnes de Fontenoi,
De ramener aux pieds du roi
Les étendards de la victoire.

Et cependant, monsieur le duc, vous voulez des scieurs de long sur le devant de votre tableau ! Fi donc Vous aurez des nonnes et des moines, des bergers et des bergères, dont les attitudes seront aussi brillantes en mécanique. Une femme en bas

    libelles diffamatoires, ny aucuns écrits ny imprimez sans permission. Ordonnons que de l’écrit qui a pour titre : Lettre de M. l’abbé d’Olivet à monsieur son frère, les huitième et neuvième pages seront pareillement supprimez et que la présente sentence sera, à la diligence du procureur du roy, imprimée, lue, publiée et affichée dans tous les lieux et carrefours ordinaires et accoutumez de cette Ville, fauxbourgs et banlieue, et partout où besoin sera.

    Signé : Parot.

    Le recueil de M. de Maurepas contient une foule de chansons et d’épigrammes provoquées par ce jugement. Mais ces pièces ne méritent guère l’honneur d’être reproduites. Les curieux les trouveront à la bibliothèque de l’Arsenal.

  1. Richelieu fut chargé d’aller demander, à Dresde, pour le dauphin, la main de Marie-Josèphe de Saxe.