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Mémoire que j’ai l’honneur de vous envoyer à ce sujet. J’envoie le pareil à M. le comte de Maurepas, et j’attends vos ordres et les siens avant de faire aucune démarche.

Mémoire de Voltaire au sujet de l’édition en douze volumes faite, à Rouen, avec le titre Amsterdam, par la compagnies des libraires.

Il y a quelques mois que je trouvai, chez un homme qui étale des livres à Versailles, une nouvelle édition de la Henriade, 1748, avec la Bataille de Fontenoy, etc., en un volume. J’achetai douze exemplaires de cet homme pour en faire des présents.

À mon retour de Lunéville, j’ai trouvé dans Paris une édition en douze volumes, remplie de libelles et d’impuretés, de laquelle ce même volume de la Henriade fait le premier tome.

J’ai jugé que ce volume, d’abord séparé, contenant la Henriade, avait d’abord été vendu pour essayer le débit, et qu’ensuite on y avait ajouté les onze tomes.

Je me suis adressé au même homme qui étale à Versailles. Il m’a dit ingénument que la Henriade qu’il m’avait vendue avait été imprimée à Rouen.

Je lui ai demandé les onze autres volumes ; il m’a dit qu’il les chercherait chez ceux qui les ont à Paris, et qu’il m’en ferait tenir un exemplaire dimanche 16 du mois, ou même samedi.

Si on peut, à l’amiable, savoir de cet étaleur où se vend cette édition, il sera aisé de remonter à la source. Il peut d’autant plus faire cet aveu que, n’ayant aucune part à cette entreprise, il n’a point d’intérêt à déguiser la vérité.

L’étaleur en question est un relieur nommé Fournier ; il demeure rue des Récollets, à Versailles, et paraît un honnête homme.


1894. — À M. D’ARNAUD.
Juin.

Je vous fais mon compliment, mon cher ami, sur votre emploi[1], et sur l’Épitre à Manon[2]. Je souhaite que l’un fasse votre fortune, comme je suis sûr que l’autre doit vous faire de la réputation. Il y a des vers charmants, et en grand nombre ; mais vous êtes trop aimable pour n’être pas toujours un franc paresseux.

  1. Baculard d’Amaud, auquel est adressée une lettre du 20 novembre 1742, venait de remplacer Thieriot comme agent littéraire de Frédéric.
  2. La pièce est intitulée Épitre au cul de Manon. (B.)