Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/573

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plaires de l’anglais, de l’italien, du latin et de l’espagnol. Comme la chose presse et que je voudrais pouvoir mettre aux pieds de Sa Majesté ce petit monument de sa gloire, le jour que notre Académie ira la complimenter[1], vous sentez bien que je ne peux passer par les formalités ordinaires, et vos bontés valent bien des formalités.

J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect et la plus vive reconnaissance, monsieur, etc.


1950. — DE STANISLAS,
roi de pologne, duc de lorraine et de bar.
Le 5 février.

Ce n’est pas Memnon qui m’ennuie, mon cher Voltaire, c’est votre sciatique. Je désire avec impatience d’apprendre que vous en soyez quitte. Nous mangeons vos bonbons tout notre soûl. Vos soins à nous les envoyer en font la plus agréable douceur. À la place de cela, je vous envoie le Philosophe chrétien[2], qui a été continué depuis votre depart. Memnon dira bien qu’il y a de la folie de vouloir être sage ; mais, du moins, il est permis de se l’imaginer. Ce Philosophe ne mérite pas un moment de votre temps perdu pour le parcourir, mais il connaît votre indulgence pour se présenter devant vous. Faites-lui donc grâce en faveur du bonheur qu’il cherche, et que vous lui procurerez si vous le jugez digne de vous occuper un moment. Je vous embrasse de tout mon cœur.

Stanislas, roi.

1951. — AU LIEUTENANT GÉNÉRAL DE POLICE[3].
À vous seul.

Vous devez être las de moi, mais vous permettrez qu’après vous avoir remercié de vos bontés j’aie l’honneur de vous faire souvenir d’une affaire qui regarde principalement la police.

Il s’agit de cette édition en douze volumes, pleine des impiétés et des ordures les plus atroces, qui fut faite il y a un an, et à laquelle le libraire a mis mon nom.

Monsieur le premier président de Normandie fit faire une perquisition exacte à Rouen, dans le temps que j’étais prêt à partir

  1. Le 21 février, Richelieu, chargé par Voltaire de présenter le Panégyrique, s’en dispensa par vengeance. Voyez, à ce sujet, Voltaire à la cour, de M. G. Desnoiresterres.
  2. 1749, in-12 ; par le roi Stanislas. Formcy et l’abbé Sigorgne ont depuis publié des ouvrages sous le même titre.
  3. Éditeur, Léouzon Leduc.