Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/580

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son[1] vous a dit. Si vous ne faites rien avant mon arrivée, je crois que la gloire me reviendra, quand j’y serai, d’effectuer ce qu’on vous a promis. Du moins j’y emploierai tous mes soins, et tout l’empressement que vous me connaissez pour tout ce qui vous intéresse. Soyez-en, je vous en conjure, persuadée, car, en vérité, je suis de tout mon cœur votre très-affectionné,

Stanislas, roi.

À M. DE VOLTAIRE.

P. S. Je n’ai pas le temps, mon cher Voltaire, de vous écrire aujourd’hui. Je me réduis à cette apostille pour vous dire que je viens d’exécuter ce que vous avez demandé au Philosophe[2] par sa bonne amie, et de vous embrasser cordialement.


À MADAME DU CHATELET.

Oserais-je vous prier de pouvoir me servir de vous pour témoigner à M. de Richelieu combien j’ai pris part à son expédition de Gènes et à son avancement[3] ? Cela me vaudra plus dans son amitié que tous les compliments que je lui aurais pu faire à cette occasion.


1957. — À M. L’ABBÉ D’OLIVET.

Tuum tibi mitto Ciceronem quem relegi ut barbari Crebillonii[4] scelus expiarem. Te precor mihi Semiramidem mandare cum tuis animadversionibus. Timeo ne tempus me deficiat. Hanc comœdi Semiramidem requirunt quod reverendi patris de Nivelle comœdia[5]

  1. Le comte d’Argenson, ministre de la guerre. Mme du Châtelet, quelques semaines auparavant, lui avait écrit afin d’obtenir, en Lorraine, une lieutenance du roi pour son fils, alors à Gènes.
  2. Stanislas lui-même, auteur du Philosophe chrétien.
  3. Richelieu avait été créé maréchal de France le 11 octobre 1748.
  4. C’est la première fois que Voltaire appelle Crébillon barbare. Il lui donna cette épithète à cause de la manière dont il avait fait parler Cicéron dans sa tragédie de Catilina. Le 3 août 1749 survint à Voltaire, pour expier le crime de Crébillon, pour venger Cicéron, l’idée de composer sa Romme sauvée ; voyez la lettre à d’Argental, du 12 août 1749. Dans son Épître à d’Alembert (de 1771), Voltaire a dit :

    On préfère à mes vers Crébillon le barbare.

    Voyez tome X.

  5. L’Ecole de la jeunesse, comédie de La Chaussée, jouée le 22 février 1749, avait eu peu de succès. La Sémiramis de Voltaire fut reprise le 10 avril. Cette lettre à d’Olivet, classée jusqu’à ce jour en 1748, doit donc être des derniers jours de février ou des premiers jours de mars 1749. (B.)