son[1] vous a dit. Si vous ne faites rien avant mon arrivée, je crois que la gloire me reviendra, quand j’y serai, d’effectuer ce qu’on vous a promis. Du moins j’y emploierai tous mes soins, et tout l’empressement que vous me connaissez pour tout ce qui vous intéresse. Soyez-en, je vous en conjure, persuadée, car, en vérité, je suis de tout mon cœur votre très-affectionné,
P. S. Je n’ai pas le temps, mon cher Voltaire, de vous écrire aujourd’hui. Je me réduis à cette apostille pour vous dire que je viens d’exécuter ce que vous avez demandé au Philosophe[2] par sa bonne amie, et de vous embrasser cordialement.
Oserais-je vous prier de pouvoir me servir de vous pour témoigner à M. de Richelieu combien j’ai pris part à son expédition de Gènes et à son avancement[3] ? Cela me vaudra plus dans son amitié que tous les compliments que je lui aurais pu faire à cette occasion.
Tuum tibi mitto Ciceronem quem relegi ut barbari Crebillonii[4] scelus expiarem. Te precor mihi Semiramidem mandare cum tuis animadversionibus. Timeo ne tempus me deficiat. Hanc comœdi Semiramidem requirunt quod reverendi patris de Nivelle comœdia[5]
- ↑ Le comte d’Argenson, ministre de la guerre. Mme du Châtelet, quelques semaines auparavant, lui avait écrit afin d’obtenir, en Lorraine, une lieutenance du roi pour son fils, alors à Gènes.
- ↑ Stanislas lui-même, auteur du Philosophe chrétien.
- ↑ Richelieu avait été créé maréchal de France le 11 octobre 1748.
- ↑ C’est la première fois que Voltaire appelle Crébillon barbare. Il lui donna cette épithète à cause de la manière dont il avait fait parler Cicéron dans sa tragédie de Catilina. Le 3 août 1749 survint à Voltaire, pour expier le crime de Crébillon, pour venger Cicéron, l’idée de composer sa Romme sauvée ; voyez la lettre à d’Argental, du 12 août 1749. Dans son Épître à d’Alembert (de 1771), Voltaire a dit :
On préfère à mes vers Crébillon le barbare.
Voyez tome X.
- ↑ L’Ecole de la jeunesse, comédie de La Chaussée, jouée le 22 février 1749, avait eu peu de succès. La Sémiramis de Voltaire fut reprise le 10 avril. Cette lettre à d’Olivet, classée jusqu’à ce jour en 1748, doit donc être des derniers jours de février ou des premiers jours de mars 1749. (B.)