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je vous envoyai dernièrement ; on forge des nouvelles dans ce pays-là.


3245. — POUR M.  ET MADAME DE MONTPÉROUX,
et pour eux seuls[1].

Sous même toit vivre avec ce qu’on aime
Est un plaisir digne des gens de bien ;
Votre amitié des deux parts est extrême,
Juste, éprouvée ; allez, ne craignez rien
Du temps qui fuit, ni de l’hymen lui-même.


3246. — À M.  TRONCHIN, DE LYON[2].
Délices, 14, octobre.

[3]Quand le dernier des Autrichiens aurait tué le dernier des Prussiens, cela n’empêcherait pas qu’il ne fallût songer à ses petites affaires. Je n’ai besoin, dans le moment présent, que des secours de notre Esculape ; paralytique d’une jambe, mordu de l’autre par mon singe, ne digérant point et ayant souvent la fièvre, je suis un corps très-ridicule : je vous écris comme je peux.

J’ai lu, monsieur, la discussion. Tout ce que je comprends, c’est que nos plénipotentiaires au traité d’Utrecht ne connaissent pas trop l’Acadie, et cela n’arrive que trop souvent. Il faudrait que l’auteur de la discussion eût eu la bonté de faire graver une carte. Mais les cartes seront toujours embrouillées, et les Français ont la mine de perdre à ce jeu, puisqu’ils jouent avec leur pauvre Canada contre quatre cents lieues d’un très-beau pays ; mais ils ne perdront pas grand’chose.


3247. — À M.  THIERIOT.
Aux Délices, 14 octobre.

Si Mme  de La Popelinière n’est pas guérie cet hiver, il faut que son mari lui donne un beau viatique pour aller trouver Esculape-Tronchin au printemps. Dieu lit dans les cœurs, et

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. Cet alinéa termine, dans la Revue suisse, une lettre adressée à Tronchin de Lyon, le 21 août 1756, que nous avons donnée sous le n° 3222.