M. le duc de Choiseul. J’augure bien de nos affaires entre les mains d’un homme qui pense si noblement, qui fait du bien à ses amis : c’est une belle âme. Dites-moi donc un peu, n’est-il pas très-bien avec la personne[1] envers qui on prétend que Dabet fut ingrate ?
Ah çà, combien de fromages de Parmesan vous donne-t-on par année ? N’est-ce pas douze mille ?
Je veux que mon ange soit à son aise. Vraiment M. le duc de Choiseul a eu très-grande raison de créer ce poste ; le beau-père Stanislas a un ministre, et le gendre[2] n’en aurait pas ?
La poste part ; je n’ai pas eu le temps de lire le volume de Mme d’Argental ; je vais le dévorer. Je baise le bout de vos ailes, à tous tant que vous êtes.
Je reçois, mon ancien ami, votre seconde lettre et votre mémoire ; vous avez la bonté de m’envoyer encore quelques rogatons. Je suis très-fâché que les idées philosophiques et les églogues[3] de ceux qui ont pris le nom de Salomon courent le monde ; passe encore si c’étaient les ouvrages de mon Salomon du Nord, il est fait pour être condamné par la Sorbonne ; il n’a jamais commencé aucune de ses pièces par dire à une femme : Donnez-moi un baiser sur la bouche[4].
J’ai grand’peur que mes paraphrases du sage de Jérusalem ne courent d’une manière très-fautive ; les copistes et les commentateurs ont altéré le texte dans tous les temps.
Je n’ai point de foi au débarquement du Pretender en Écosse[5], sur une flotte russe et suédoise : cela me paraît tiré des Mille et une Nuits. À l’égard de notre descente, je fais des vœux pour elle ; mais je crains furieusement les philosophes anglais, possesseurs d’environ deux cent quatre-vingts vaisseaux de guerre. Ce sont deux cent quatre-vingts problèmes newtoniens, difficiles à résoudre par nos auteurs cartésiens.
- ↑ La Porapadour, qui passait pour avoir été fort intime avec Babet-Bernis. (Cl.)
- ↑ Philippe, duc de Parme, avait épousé Louise-Elisabeth, fille de Louis XV, morte à Versailles le 6 décembre 1759, de la petite vérole.
- ↑ Le Précis de l’Écclésiaste et le Précis du Cantique des cantiques.
- ↑ C’est le début du Cantique des cantiques.
- ↑ Connu sous le nom de Charles-Edouard.