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à propos, et peut faire beaucoup de bien. Nommez l’auteur, afin que je le bénisse. On peut tirer parti de l’Histoire d’Élie Catherin[1], né à Quimper-Corentin. Il est bon de faire connaître les scélérats. La philosophie ne peut que gagner à toute cette guerre. Le public voit d’un côté Palissot, Fréron, et Pompignan, à la tête de la religion, et de l’autre les hommes les plus éclairés qui respectent cette religion encore plus que les Fréron ne la déshonorent.

Je pense que vous êtes trop difficile de blâmer mes réponses à Palissot. Songez qu’il a passé plusieurs jours chez moi, qu’il m’a été recommandé par ce qu’on appelle les puissances, et que je lui ai mandé : Vous avez tort, et vous devez avoir des remords.

Monnet et Corbi persistent donc toujours dans l’idée de m’imprimer ? Mais comment se tireront-ils d’affaire pour l’Histoire générale, à laquelle j’ai ajouté dix chapitres, en ayant corrigé cinquante ?

Continuez à combattre en faveur du bon goût et du sens commun. Exhortez sans cesse tous les philosophes à marcher les rangs serrés contre l’ennemi ; ils seront les maîtres de la nation s’ils s’entendent.

Le roi Stanislas m’a envoyé son livre, moitié de lui, moitié du jésuite Menoux. Voici ma réponse[2] ; voyez si elle est honnête, et si Protagoras en sera content.

Et vale.


4234. — À MADAME D’ÉPINAI.
20 auguste ; août est trop barbare.

Adorable philosophe, vous saurez que le roi Stanislas m’a envoyé son ouvrage, ou plutôt celui de frère Menoux, intitulé l’Incrédulité combattue par le simple bon sens. Voici ma réponse. Si vous la trouvez sage, si elle ne vous paraît pas maladroite, si vous la trouvez utile à la bonne cause, vous avez des secrétaires.

J’ai lu le Discours imprimé à Athènes ; les Socrates n’en doivent pas être mécontents. Quelle est la bonne âme qui a rendu ce service au public ? L’ouvrage est plein d’érudition, d’honnêteté, d’esprit, et d’adresse.

Que les philosophes soient unis, et ils triompheront de tout.

    sophes pour collègues : Athènes, chez le libraire antiphilosophique, 1760, in-12. L’auteur est l’abbé Coyer.

  1. Si ce n’étaient les Anecdotes sur Fréron (voyez tome XXIV, page 182) c’en était la première version, ou tout au moins les matériaux.
  2. La lettre 4230.