Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome40.djvu/83

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mais non pas dans un tas de fumier. Heureux ceux qui sont sur leur fumier comme moi !

Recevez avec bonté, sire, les respects et les folies du vieux Suisse.


3821. — À M.  TRONCHIN, DE LYON[1],
Des Délices, le 7 avril 1759.

Mon cher ami, vous voyez tout avec de si bons yeux que je ne veux voir que par les vôtres. Je suis avec vous pour mes affaires comme avec le docteur Tronchin pour ma santé. On ne dit pas de bien de ces affaires en général, il est vrai, ni sur terre ni sur mer. Cependant la France est un bon corps qui s’est toujours guéri de toutes ses maladies, et en a essuyé de plus violentes.


3822. — À MADAME D’ÉPINAI.

Oncle et nièce remercient tendrement ma philosophe. Il a été question de soupçon d’inflammation d’entrailles. Quatre médecins de Paris nous auraient tués comme ils ont tué leur confrère La Virotte[2], en cas pareil ; mais avec notre cher docteur on ne craint rien.

Mille tendres respects à ma philosophe.


3823. — À MADAME LA PRINCESSE ULRIQUE[3],
reine de suède.
Au château de Tournay, par Genève, 9 avril 1759.

Madame, le roi votre frère m’a ordonné de payer ce triste tribut à la mémoire de Mme  la margrave de Baireuth. Je sais qu’il aime Votre Majesté pour le moins autant qu’il aimait celle qu’il regrette aujourd’hui. J’obéis à ses intentions et aux sentiments de mon cœur en mettant aux pieds de Votre Majesté ce faible monument qu’il a voulu que j’élevasse à une sœur qui était digne de vous, et qui était ornée de quelques-unes de vos vertus. Puissent ces vertus, madame, vous procurer sur le trône

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Voyez, tome XXXVII, la note de la page 561.
  3. Éditeur, V. Advielle,