Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/276

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vous avez fait une très-bonne acquisition dans M.  Saurin. Il est littérateur et homme de génie. Dites-moi qui se charge de La Fontaine. Je l’avais autrefois commencé sur le projet que vous aviez ; mais je ne sais ce que cela est devenu. J’ai perdu dans mes fréquentes tournées les trois quarts de mes paperasses, et il m’en reste encore trop. Vive, vale, scribe, Ciceroniane Olivete.


4522. — À M.  DAMILAVILLE.
11 avril.

Je salue toujours les frères et les fidèles ; je m’unis à eux dans l’esprit de vérité et de charité. Nous avons des faux frères dans l’Église : Jean-Jacques, qui devait être apôtre, est devenu apostat ; sa lettre, de laquelle j’ai rendu compte aux frères, et dont je n’ai point de réponse, était le comble de l’absurdité et de l’insolence. Pourquoi a-t-on mis (comme on le dit) à la Bastille le censeur de Sobieski, et pourquoi laisse-t-on impuni le censeur de l’Année littéraire, qui donne son infâme approbation à des lignes infâmes contre une fille respectable[1] ?

Pesselier m’a envoyé son ouvrage contre la Théorie de l’impôt[2]. Je voudrais qu’on renvoyât toutes ces théories à la paix, et qu’on ne parlât point du gouvernement dans un temps où il faut le plaindre, et où tout bon citoyen doit s’unir à lui.

Je prie {{M.} Thieriot de m’envoyer Quand parlera-t-elle[3] ? Il faut bien que je rie comme les autres, et il n’y a guère de critique dont on ne puisse profiter.

Je recommande l’incluse aux frères, et les remercie tendrement de leur zèle.


4523. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL.
Ferney, 11 avril.

Personne au monde n’a jamais adressé plus de prières que moi à ses anges gardiens. Ce Tancrède est, dit-on, rejoué et reçu avec quelque indulgence, comme une pièce à laquelle vos bons avis ont ôté quelques défauts, et on pardonne à ceux qui restent ; mais je ne reçois ni l’exemplaire de Tancrède ni celui de l’Apologie[4] de mes maîtres contre les Anglais. Vous m’avouerez, mes

  1. Voyez une note de la lettre 4416.
  2. Doutes proposés à l’auteur de la Théorie de l’impôt, 1761, in-12.
  3. Voyez tome V, page 493.
  4. Appel à toutes les nations de l’Europe ; voyez tome XXIV, page 191.