Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comment, mes procès terminés ! Dieu m’en préserve ! Il faut que Mme Denis vous ait parlé de quelques anciens procès. Mais, pour peu que dans ce monde on ait un champ et un pré, ou qu’on fasse bâtir une église, ou qu’on fasse une ode comme M. Le Brun, on est en guerre. Mais je ne sais point de plus sotte guerre que celle qu’on a faite aux Anglais sans avoir cent vaisseaux de ligne et quarante mille hommes de marine.

Divins anges, si l’abbé Coyer parle comme il écrit, il doit être fort aimable[1]. Mais ma mère, qui avait vu Despréaux, disait que c’était un bon livre et un sot homme.

La nièce, la pupille, et l’oncle, baisent le bout de vos ailes. Pour Dieu, que mon paquet parte ; c’est tout ce que je veux, et point de recommandation. Je veux bien être ridicule, mais je ne veux pas que mes protecteurs le soient. Priez M. le comte de Choiseul de faire mettre mon paquet romain à la poste par un de ses laquais. C’est assez pour Rezzonico et pour moi.


4600. — À M. COLINI.
Ferney, 7 juillet.

J’avais écrit à Son Altesse électorale, mon cher Colini, et je venais encore de l’importuner tout récemment par une lettre que je vous ai adressée, lorsque j’ai reçu la vôtre du 29 juin, qui m’apprend que le baptême s’est changé en enterrement, et les fêtes en tristesse[2]. J’en suis pénétré de douleur. Mes lettres auront paru autant de contre-temps, et celle que je prends encore la liberté de lui écrire ne sera qu’un surcroît de désagrément pour monseigneur l’électeur.

La dernière que je lui ai écrite[3] regardait une souscription qu’on fait pour les Œuvres de Corneille. On les imprime avec des notes instructives, on les orne de belles estampes. Cette entreprise est au profit de Mlle Corneille, seule héritière de ce grand nom, et nous espérons que celui de Son Altesse électorale ornera notre liste des souscripteurs.

  1. L’abbé Coyer avait fait un Discours sur la satire contre les philosophes, 1760, in-12. De là sans doute les bonnes dispositions de Voltaire.
  2. Voyez lettre 4567.
  3. Elle est perdue.