front de s’amuser à Paris, et d’aller au spectacle, comme si nous venions de faire la paix de Nimègue.
Est-il vrai qu’on va jouer une comédie moitié bouffonne, moitié intéressante, comme je les aime ? est-il vrai qu’elle est de M. Legouz[1], auditeur des comptes de Dijon ? est-il vrai qu’il y a un rôle d’Acanthe que vous aimez autant que Nanine ? Qui joue ce rôle d’Acanthe ? est-ce Mlle Gaussin ? est-ce Mlle Hus ?
Que devient votre humeur ? Je vous connais une humeur fort douce ; mais celle qui attaque les yeux est fort aigre. Tâchez donc d’être assez malade pour venir vous faire guérir par Tronchin ; cela serait bien agréable.
Je baise, en attendant, le bout des ailes de mes anges.
On est un peu importun ; on présente Pompée aux anges, accompagné d’une lettre à monsieur le secrétaire perpétuel, lequel a renvoyé les Horaces avec quelques notes académiques. Mes anges sont suppliés de donner Pompée avant Polyeucte. Je traite Corneille tantôt comme un dieu, tantôt comme un cheval de carrosse ; mais j’adoucirai ma dureté en revoyant mon ouvrage. Mon grand objet, mon premier objet est que l’Académie veuille bien lire toutes mes observations, comme elle a lu celles des Horaces : cela seul peut donner à l’ouvrage une autorité qui en fera un ouvrage classique. Les étrangers le regardent comme une école de grammaire et de poésie.
Mes anges rendront un vrai service à la littérature et à la nation s’ils engagent tous leurs amis de l’Académie, et les amis de leurs amis, à prendre mon entreprise extrêmement à cœur. Il faut tâcher que tout le monde en soit aussi enthousiasmé que moi. Rien ne se fait sans un peu d’enthousiasme.
Quand joue-t-on le Droit du Seigneur, et qui joue ?
Tout va-t-il de travers comme de coutume ?
J’ai reçu, monsieur, l’épître dédicatoire, la préface sur le Cid, et les remarques sur les Horaces. Je crois que l’Académie rend un
- ↑ Voyez la note, page 416.