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taire est bien fondé à demander la restitution de la valeur de 4,700 livres de bois[1] ;

Plus, l’indemnisation des dommages causés par l’enlèvement de ces bois au mois de mai 1759, contre les ordonnances, comme il est même spécifié dans l’exploit de monsieur le président, qui porte que Baudy exploita et tira ces bois de la forêt jusqu’au mois de mai 1759 ;

Le défendeur se réservant ses autres droits sur la lésion de plus de moitié, qu’il a essuyée quand monsieur le président lui a vendu quarante arpents pour cent arpents.


4695. — À MADAME LA COMTESSE DE LUTZELBOURG.
Au château de Ferney, 30 septembre.

Vous écrivez de votre main, madame, et je ne puis en faire autant. Comment n’avez-vous pas un petit secrétaire, pas plus gros que rien, qui vous amuserait, et qui me donnerait souvent de vos nouvelles ? Il ne faut se refuser aucune des petites consolations qui peuvent rendre la vie plus douce à notre âge.

Vous ne me mandez point si vous aviez votre amie[2] avec vous. Elle aura dû être bien effrayée du sacrement dont vous me parlez. Je vous crois de la pâte du cardinal de Fleury et de celle de Fontenelle. Nous avons à Genève une femme de cent trois ans[3], qui est de la meilleure compagnie du monde, et le conseil de toute sa famille. Voilà de jolis exemples à suivre. Je vous exhorte avec le plus grand empressement.

Je vous remercie de tout mon cœur, madame, du portrait de Mme  de Pompadour que vous voulez bien m’envoyer. Je lui ai les plus grandes obligations depuis quelque temps ; elle a fait des choses charmantes pour Mlle  Corneille.

Je ne suis point actuellement aux Délices. Figurez-vous que M. le duc de Villars occupe cette petite maisonnette avec tout son train. Je la lui ai prêtée pour être plus à portée du docteur

  1. À force d’être incroyable, cette prétention n’est-elle pas comique ? Baudy, en 1756, bien avant que Voltaire songeât à Tournay, avait acheté la superficie d’une partie des bois de cette terre. Ces bois étaient abattus quand le poëte acquit Tournay, deux ans après. Nulle nécessité dès lors de lus excepter de cette acquisition, et pourtant, pour plus de clarté, ils en sont formellement exclus (voyez l’acte du 11 décembre 1758). À quel litre pouvaient-ils donc étre revendiqués par Voltaire ? (Note du premier éditeur.)
  2. Mme  de Brumath.
  3. Mme  de Lullin.