Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/544

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voyée avec un mémoire imprimé. L’imprimé a été saisi, et la lettre de change avec lui. On ne sait plus comment faire ; on coupe les vivres à l’âme, comme on coupe les bourses.

Vous n’aurez point de tragédie nouvelle par cette poste ; vous n’aurez pas même de changement pour la tragédie des roués, parce qu’il vaut mieux que je vous la renvoie avec toutes les corrections que j’aurai imaginées, et avec celles que vous m’aurez indiquées.

Respect et tendresse, et pardon pour les paquets.


5360. — À M.  DEBRUS[1].
6 auguste, à Ferney. (Reçu le 8 août.)

J’avais mandé une nouvelle prématurée il y a environ quinze jours. J’en demande bien pardon ; mais mon erreur était bien excusable. M. Mariette m’écrivait : Je vais voir les pièces qui doivent être chez M. de Crosne. Elles n’étaient pourtant point arrivées ; monsieur le chancelier ne les reçut que dix jours après. Il les garda quelque temps avant de les remettre au rapporteur.

Vous croyez bien que nos amis ne s’endormiront pas à Paris ; mais s’ils s’endorment, je leur donnerai de furieux coups d’aiguillon pour les éveiller. J’espère venir dans quelques jours embrasser M. Debrus et lui faire mes compliments.


5361. — À M.  DE VÉGOBRE[2],
avocat, à genève.
À Ferney, 6 août 1763.

Je présente mes très-humbles obéissances à M. de Végobre. Je le supplie de me dire s’il est vrai qu’on soit assez absurde au parlement de Toulouse pour reconnaître des quarts de preuve, des huitièmes de preuve, de façon que quatre ouï-dire d’un côté, et huit bruits populaires de l’autre, fassent deux preuves complètes et tiennent lieu de deux témoins oculaires ?

On m’assure qu’on est assez barbare en Septimanie pour admettre cette jurisprudence, et que c’est l’excuse du parlement de Toulouse.

  1. Éditeur, A. Coquerel. — L’adresse est : « À monsieur, monsieur de Brus, à Genève. »
  2. Dernier Volume des œuvres de Voltaire ; 1862.