Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/552

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celle de justice dans messieurs de la justice, ils verraient bien que l’affectation de mettre mon nom à la tête de cet ouvrage est une preuve que je n’en suis point l’éditeur ; ils verraient que le titre, qui porte : Genève, est encore une preuve qu’il n’a pas été imprimé à Genève ; mais Omer ne connaît point les preuves ; je me crois obligé de le prévenir. J’envoie à mon neveu d’Hornoy, conseiller au parlement, un pouvoir de poursuivre criminellement les éditeurs du libelle ; et à vous, mon cher frère, j’envoie cette Déclaration, que je vous supplie de faire mettre dans les Petites-Affiches en cas de besoin, et dans tous les papiers publics, le tout pour sauver l’honneur de la philosophie.

Je vous ai dépêché, parmi les paperasses immenses dont je vous ai accablé, une procédure concernant les jésuites mes voisins. Le serrurier de mon village, ayant travaillé pour eux, fut payé en deux voies de bois de chauffage ; les créanciers d’Ignace se sont imaginé que ce pauvre homme avait acheté des jésuites une grande forêt : ils l’ont assigné à venir rendre compte au parlement de Paris. J’ai donc produit les défenses de mon serrurier, car il faut défendre les faibles ; et je vous les ai adressées pour mon procureur Pinon du Coudray. À quoi faut-il passer sa vie ! et quel embarras je vous donne ! Il faut que vous soyez bien philosophe pour le souffrir. Vive felix ! et écr. l’inf… Nous l’écra… — Nous l’écra…


avertissement.

« Ayant appris qu’on débite à Paris, sous mon nom et sous le titre de Genève, je ne sais quelle farce intitulée, dit-on, Saül et David, je suis obligé de déclarer que l’éditeur calomnieux de cette farce abuse de mon nom ; qu’on ne connaît point à Genève cette rapsodie ; qu’un tel abus n’y serait pas toléré, et qu’il n’y est pas permis de tromper ainsi le public.


« A Genève, 13 auguste 1763.

« Voltaire. »

5372. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
14 auguste.

Ô mes anges ! après avoir beaucoup écrit de ma main, je ne peux plus écrire de ma main. Je ne m’aviserai pas de vous envoyer corrections, additions, pour la tragédie de mes roués : une autre farce vient à la traverse. On prétend que notre ami Fréron,