Monsieur, un jeune homme nommé Clément, né à Dijon, qui paraît avoir beaucoup de belles-lettres, s’est imaginé que j’étais assez heureux pour avoir quelque crédit auprès de vous. Il s’est adressé à moi lorsque vous partiez de Genève, et m’a chargé de vous présenter sa très-humble requête. Il vous demande votre protection dans le dessein où il est de se consacrer à instruire les enfants.
Je n’ai pas, monsieur, la vanité de penser qu’il m’appartienne de vous demander des grâces ; je devrais me borner à m’acquitter simplement de la commission que ce jeune homme m’a donnée, mais permettez-moi de vous dire que par toutes les informations qu’on m’a données de lui il paraît très-digne de l’emploi qu’il vous demande.
Je suis inconsolable de vous avoir fait si peu ma cour : pardonnez à un vieillard malade, qui n’a plus que des sentiments, et qui à peine a la force d’aller d’une maison à une autre. Si j’avais jamais un peu de santé, j’en profiterais bien vite pour venir vous assurer de l’attachement et du respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.
Mon cher frère, je reçois le paquet de M. Mariette, que vous avez la bonté de m’envoyer : je vous en rends mille grâces.
Je suis bien étonné qu’on ait envoyé de Paris un pousse-cul au sieur Briset[2] ; il me semble qu’il y a des pousse-cul à Lyon comme ailleurs, et que l’usage est qu’on envoie les ordres de Paris aux intendants ou aux juges de province, qui les font exécuter Je vois qu’il y a des gens bien alertes dans le monde ; mais mettre le nom d’un pauvre Français à la tête d’un ouvrage